Police scientifique : des échanges de bonnes pratiques fructueux entre la Libye et l’Italie
Financé par l’Union européenne, le projet CT-MENA a plusieurs missions dont celle de fournir une assistance technique pour le renforcement des capacités opérationnelles des pays partenaires en matière de lutte contre le terrorisme. Le renforcement de la capacité de certaines unités de contre-terrorisme et du personnel judiciaire à mener des enquêtes (y compris en matière de médecine légale) dans le plein respect des droits de la personne fait partie des priorités retenues.
Sur la base d’éléments contextuels, des expériences et enseignements tirés depuis le lancement du projet et de ses contacts sur le terrain, l’équipe du projet CT-MENA a identifié ce besoin en matière de police scientifique en Libye.
Des besoins en matière de police scientifique
En Libye, le ministère de la Justice emploie un département de médecine légale habilité à produire des preuves devant les tribunaux pour obtenir des condamnations contre les criminels et les terroristes. Ce département doit travailler avec un laboratoire relevant quant à lui du ministère de l’Intérieur. Tous deux se doivent d’être renforcés d’un point de vue capacitaire et ceci de façon coordonnée. Pour répondre aux besoins de ces deux organismes libyens, des activités ont été conçues par le projet CT MENA avec l’appui d’EUBAM Libye, dont certains des objectifs recherchés sont communs.
Trois activités pour allier théorie et pratique
Une première activité a ainsi été mise en œuvre du 7 au 9 septembre 2019 à Tunis. Douze professionnels libyens du ministère de la Justice et de l’Intérieur ont procédé — aux côtés de deux experts italiens du département des enquêtes scientifiques des Carabiniers (RaCIS) — à un échange de bonnes pratiques, à un partage d’informations et à la promotion de la coordination entre unités.
Cette activité ayant été un véritable succès, et afin d’aller plus loin en matière d’imprégnation et de démonstration concrète des bonnes pratiques et des procédures de police scientifique, une visite d’études des laboratoires du RaCIS en Italie a eu lieu en octobre 2019 à Rome. Facilitée par l’un des experts du projet issu du corps des Carabinieri, elle a notamment permis des sessions pratiques avec les outils de laboratoire pertinents, sur des sujets variés : balistique, analyse d’empreintes digitales, ADN… Il était attendu que les laboratoires libyens accroissent encore davantage leurs capacités techniques ainsi que leur aptitude à coopérer.
L’opportunité d’avoir réalisé deux activités qui représentent la partie théorique et la partie pratique des laboratoires de criminalistique a conduit CT-MENA à proposer une troisième phase à Rome qui représentera la synthèse des deux précédentes.
Des prolongements en Libye et dans la région
L’échange d’informations entre l’équipe du projet CT-MENA et les homologues libyens et la satisfaction à la suite de telles activités ont permis d’envisager de réaliser des formations spécifiques, voire l’acquisition de matériel permettant d’accroître encore davantage les capacités techniques et de recherche des laboratoires libyens.
À plus grande échelle, un exercice mobilisant l’ensemble des pays partenaires ayant reçu un cycle de formation en criminalistique est en réflexion (avec pour thématique la simulation d’une attaque terroriste et le travail de recueil post-attaque par la police scientifique à des fins d’enquête).
Par ailleurs, des visites d’étude similaires en Italie sont prévues pour d’autres pays partenaires du projet CT-MENA dans lesquels des besoins en matière de criminalistique ont été identifiés comme prioritaires, à savoir la Tunisie, l’Irak, l’Algérie et le Maroc.
Pour en savoir plus, consultez la fiche-projet de CT MENA