L’année 2019 du projet GCCA + Afrique de l’Ouest : les bases d’une action climat au niveau régional

L’Afrique de l’Ouest est en première ligne face aux changements climatiques : cinq des dix pays au monde les plus vulnérables se trouvent en Afrique de l’Ouest, selon le diagnostic réalisé dans le cadre du projet GCCA+ Afrique de l’Ouest. Lancé en 2017, ce projet appuie la CEDEAO et le CILSS dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

Cinq ans pour structurer des actions climat de long terme

Après une année de préfiguration en 2018, le projet GCCA + volet Afrique de l’Ouest a démarré ses activités en 2019. Appuyés sur le diagnostic initial réalisé en 2018, les travaux de l’année 2019 ont consisté à poser des bases solides pour structurer une action de long terme sur le climat à l’échelle de la région. Le plan d’action prévoit de :

• Renforcer le leadership institutionnel de la CEDEAO sur le climat, 

• Appuyer la mise en œuvre de l’Accord de Paris dans les Etats membres de la CEDEAO,

• Améliorer l’information et la recherche sur les données et les impacts du changement climatique,

• Créer une offre de formation sur le changement climatique,

• Financer des projets pilotes d’adaptation dans le secteur du développement rural et de l’agriculture,

• Accroître l’accès à la finance climat.

Retrouvez le détail des actions réalisées en 2019 :

Mobiliser les acteurs de la région sur la question du climat

Un enjeu particulier du projet tient à la mobilisation des acteurs régionaux et nationaux de la zone CEDEAO-CILSS et à leur coopération pour assurer une action cohérente et efficace à l’échelle régionale. En 2019, l’accent a donc été mis sur le renforcement de la coordination entre acteurs pour mener les projets efficacement jusqu’à leur terme. Dans cette optique, un des grands objectifs du projet est la mise en route d’une stratégie régionale sur le climat. Les jalons d’une telle stratégie régionale ont  été posés lors d’un atelier régional de réflexion stratégique pour l’action climatique organisé en septembre 2019.

Cette action au niveau régional se double d’un appui à quatre Etats – la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, le Libéria et le Togo – pour la mise en œuvre et la révision de leurs engagements pris en 2015 lors de la COP sur le climat, les « contributions déterminées au niveau national » (CDN).

A un niveau plus opérationnel, quatre projets pilotes ont été sélectionnés suite à un appel à propositions de projets visant à faire émerger des innovations pour une agriculture familiale intelligente face aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest. D’ici 2022, le projet GCCA+ Afrique de l’Ouest a pour objectif de financer quinze projets pilotes d’adaptation aux changements climatiques.

Vulgariser les sujets climat, un enjeu fort

Autre enjeu-clé pour l’action climat : rendre accessibles et compréhensibles les informations relatives aux changements climatiques. « Les contributions déterminées au niveau national (CDN) sont encore une affaire d’initiés, alors que le sujet devrait être connu et maîtrisé par tous, à commencer par les décideurs politiques », expliquait en juin 2019 Alain Sy Traoré, directeur de l’Agriculture et du Développement rural au sein de la Commission de la CEDEAO.

Parmi les objectifs du projet GCCA+ se trouve par exemple la création d’une offre de formation sur les changements climatiques dans la région. Le cycle 2019-2020 du master « Changement climatique et développement durable » a permis de former 25 étudiants ouest-africains, dont 20 boursiers du projet GCCA+ Afrique de l’Ouest, parmi lesquels 9 femmes.

Promotion 2019-2020 du master « Changement climatique et développement durable » 

Formée par des experts du Centre régional AGHRYMET, des professionnels et enseignants-chercheurs de l’espace CILSS-CEDEAO, cette promotion a acquis des connaissances sur une large gamme de sujets : les bases scientifiques du changement climatique, ses impacts sur les secteurs stratégiques comme l’agriculture, les ressources en eau, l’énergie, l’érosion côtière, et les réponses à entreprendre pour s'adapter aux risques climatiques et atténuer les émissions des gaz à effet de serre. Les étudiants se sont également formés à l’intégration du changement climatique dans les politiques publiques, la gouvernance climat (négociations et finance climatiques, mise en œuvre de l’Accord de Paris) ainsi qu'à la gestion et suivi-évaluation de projets. Les travaux de groupes leur ont permis de forger un esprit d’équipe, solidaire de la même cause : celle de contribuer à l’action climat dans leurs pays et en Afrique de l’Ouest.

A lire aussi : Une formation destinée aux journalistes pour mieux traiter l’information sur le climat