L’année 2020 du projet GCCA+ Afrique de l’Ouest : des réalisations concrètes faites pour accélérer l’action climatique
Le projet GCCA+ Afrique de l’Ouest en est à sa troisième année de mise en œuvre. Le projet a engrangé des résultats concrets en 2020, malgré la crise sanitaire mondiale, notamment à travers le financement de 11 nouveaux projets pilotes d’agriculture intelligente face au climat et le renforcement des capacités des institutions et des acteurs de la sous-région.
Financer les projets pilotes d’agriculture intelligente face au climat
Conformément à son plan d’action, deux appels à projets ont été lancés afin de financer des initiatives d’adaptation et d’atténuation dans le secteur agricole. « Au total, 15 projets pilotes d’agriculture intelligente face au climat pour un budget total de 3,1 millions d’euros ont été sélectionnés dans 11 pays d’Afrique de l’Ouest » précise Laure Bruma, coordinatrice du projet GCCA+ Afrique de l'Ouest.
La mise en œuvre de ces projets pilotes constitue une opportunité pour les Etats membres de la CEDEAO de pouvoir identifier des solutions locales pour faire face aux impacts des changements climatiques. « Promouvoir l’émergence de solutions de terrain innovantes pour renforcer la résilience climatique des acteurs agricoles et ruraux est essentiel pour améliorer de manière durable la productivité, les revenus agricoles et garantir la sécurité alimentaire » ajoute Laure Bruma.
Sur le terrain, les initiatives sélectionnées commencent à porter leurs fruits. Il en va ainsi par exemple du projet de riziculture intelligente face au climat (RIFAC) au Bénin, mis en œuvre par Eclosio, un des quinze bénéficiaires de la subvention du projet GCCA+ Afrique de l'Ouest, qui touche 1375 producteurs et utilisateurs, et au moins 114 000 consommateurs de riz local. « Nous ambitionnons de produire et transformer beaucoup plus de riz puisque nous allons avec cette approche “smart valleys” aménager tout notre bas-fond et augmenter notre emblavure. Cela nous permettra de lutter contre l’insécurité alimentaire mais aussi de créer des emplois dans notre village et dans notre commune » indique Tchoumon Fernard, agriculteur et bénéficiaire du projet RIFAC.
Renforcer l'offre académique sur les changements climatiques dans la région
Après une première promotion du Master professionnel en changements climatiques et développement durable (MCCDD) en 2019 qui a permis de diplômer 25 étudiants, une deuxième promotion a été lancée avec la participation de 23 étudiants, dont 20 bénéficiant d’une subvention du projet GCCA+AO.
Certains des acteurs formés sont déjà engagés sur le terrain pour apporter leur expertise aux institutions de la sous-région sur les questions de changements climatiques. Dans le même sens, le projet a appuyé le lancement des travaux de 4 thèses doctorales sur le suivi carbone au Bénin, au Niger, au Burkina Faso et au Ghana afin de favoriser la mise à disposition de données de recherche en lien avec le climat et ses impacts.
Accompagner la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat
En 2020, le projet GCCA+ Afrique de l'Ouest a également concentré ses efforts pour soutenir la mise en œuvre opérationnelle par les pays de leurs engagements pris lors de l’Accord de Paris – les contributions déterminées au niveau national (CDN). Ainsi, le projet a facilité la conception et la diffusion du guide de la CEDEAO pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris en vue de son application par les Etats membres. « Ce guide vise à doter nos Etats membres d’outils d’aide à la décision dans le développement de leurs politiques et la mise en place d’instances et de dispositifs, conformément à l’Accord de Paris » relève Sékou Sangaré, commissaire en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en eau de la CEDEAO.
D’autre part, la réalisation d’un diagnostic pour cadrer le processus de révision de la CDN de la Guinée Bissau avec l’appui du projet GCCA+ Afrique de l'Ouest a permis l’actualisation de la « situation de base » afin de construire les cibles de réductions d’émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation pour la période 2020-2030. Dans le même sens, les appuis-pilotes au Togo ont permis l’intégration des changements climatiques dans la méthodologie d’élaboration des plans de développement communaux (PDC) et la définition d’indicateurs de suivi de la CDN au niveau communal.
Enfin, toujours dans l’objectif de faciliter le suivi et la mise en œuvre des CDN, le projet GCCA+ Afrique de l'Ouest a soutenu le lancement d’un chantier de première importance pour la CEDEAO : l’institutionnalisation du suivi des flux financiers climat dans la zone CILSS-CEDEAO avec la publication en 2020 de la première cartographie des flux financiers climat vers la zone CEDEAO-CILSS qui sera remis à jour régulièrement. Ce chantier a notamment l’ambition de participer à faciliter l’accès à la finance climat pour les pays de la zone, « nerf de la guerre de la mise en œuvre des CDN » selon Alain Sy Traoré, directeur de l’Agriculture et du Développement rural de la Commission de la CEDEAO.
En savoir plus sur GCCA+ Afrique de l'Ouest
Financé par l’Union européenne à hauteur de 12,1 M€, le projet régional GCCA+ Afrique de l’Ouest est mis en œuvre par Expertise France sous le leadership de la Commission de la CEDEAO et en collaboration avec le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Ce projet s’inscrit dans une dynamique de coopération régionale. Il vise à appuyer la mise en œuvre concrète des engagements pris par les Etats membres de la CEDEAO en matière de lutte contre les changements climatiques à Paris.
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