Désenclavement en Centrafrique : une formation pour assurer la planification et le suivi des travaux d’infrastructures

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République centrafricaine
En République centrafricaine, Expertise France et ses partenaires accompagnent l’installation de ponts métalliques afin de contribuer au désenclavement de régions enclavées, dans le cadre d’un projet financé par le Fonds Bêkou. En complément de ce volet de construction d’infrastructures, Expertise France s’attache à accompagner les agents des deux ministères intervenant sur ces infrastructures. Ainsi, une formation organisée du 31 mai au 12 juin a permis de renforcer les capacités de trente cadres en matière de planification et de suivi d’étude et de travaux.

Depuis 2018, Expertise France met en œuvre le projet de désenclavement des régions qui a pour objectif de faciliter la circulation des biens et des personnes entre les différentes régions de la Centrafrique. Ce projet est consacré à l’installation, dans des zones enclavées, de ponts métalliques Baileys cédés par le Centre national des ponts de secours de France. Il est financé à hauteur de 6,8 millions d’euros par l’Union européenne, l’Allemagne, la France, les Pays Bas, l’Italie et la Suisse, via le Fonds Bêkou.

Former à la planification de la maintenance des ponts

fin de favoriser la maintenance adéquate des ponts installés dans le cadre de ce projet, Expertise France a organisé une formation du 31 mai au 12 juin afin de renforcer les capacités des agents du ministère des Travaux publics et de l’Entretien routier ainsi que du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, deux principaux partenaires sur le projet.

Complémentaire du volet de construction d’infrastructures, la formation était dédiée à la planification de la maintenance des ponts installés et au renforcement du personnel national en charge des travaux publics. Assurée par deux formateurs venus du Cameroun voisin, elle a permis de former trente cadres des deux ministères dans les domaines suivants :

• La passation et l’exécution des marchés ;

• La planification et l’entretien des ouvrages ;

• La réglementation en matière d’hygiène et d’assainissement

 

 

Des modules qui ont été « pertinents et ont permis d’englober les besoins en termes de renforcement de capacité de l’ingénieur », explique Ghislain Kithe, l’un des participants à la formation. Ingénieur en génie civil et contrôleur à la direction générale de l’Etude, de la programmation et du Contrôle, il est en charge du suivi des travaux routiers, d’ouvrages d’art et d’autres constructions. « Le développement des modules de passation de marché, de la programmation et de l’entretien des ouvrages m’a apporté de l’éclaircissement sur notre rôle en tant que maître d’ouvrage », poursuit Ghislain Kithe, précisant que « dorénavant, nous pouvons mettre les entreprises et les maîtres d’œuvre face à leurs diverses responsabilités. Cette formation nous donne également les outils et procédures pour le bon accomplissement des tâches du rôle de maîtrise d’ouvrage assuré par le ministère. »

En effet, cette formation a amené le personnel technique en charge de la rédaction des cahiers de charges, de la passation et de l’exécution des marchés, à réfléchir sur l’état de leurs connaissances et pratiques et sur la mise à jour de leurs acquis. Le personnel d’encadrement est ainsi en mesure de mieux connaître l'état des voiries et des ouvrages d’arts du réseau routier, planifier leur entretien périodique et programmer leur entretien courant.

« La formation a été axée sur l’appropriation du cadre réglementaire en vigueur. Ainsi, dans l’élaboration des prochains appels d’offre, nous appliquerons les procédures en vigueur pour assurer la transparence vis-à-vis des différentes parties prenantes », conclut Ghislain Kithe.


Poursuivre l’engagement en faveur du désenclavement des régions

A ce jour, onze ponts de type Bailey ont déjà été installés et six autres sont en cours d’installation. Certaines voiries et routes ont dû être réhabilitées pour faciliter l’accès à ces ponts, qui faciliteront les exportations et le transport de productions agricoles et contribueront ainsi à la relance économique hors de la capitale.

L’identification des sites aptes à accueillir des infrastructures de ponts Bailey a été réalisée grâce à des missions de diagnostic. Depuis juillet 2018, les équipes d’Expertise France et leurs partenaires – le ministère centrafricain des Travaux publics et de l’Entretien routier et le Centre national des ponts de secours (CNPS) français –, ont couvert plus de 85% des axes principaux afin d’identifier et d’établir un état des points de franchissement du pays. Ce sont désormais plus de 400 points de franchissement qui ont été inspectés et dix-sept sites qui ont été identifiés dans les préfectures de la Lobaye, de la Mambéré-Kadéi, de la Sangha-Mbaéré, de l’Ouham-Pendé, de l’Ombella-Mpoko, de la Ouaka et du Mbomou pour accueillir des infrastructures de ponts Bailey.

A six mois de la fin du projet, des chantiers restent en cours, notamment dans la définition d’une stratégie nationale d’entretien des ouvrages qui permettra de garantir une amélioration des principaux axes de déplacement du pays.
 

En savoir plus sur le projet de désenclavement des régions centrafricaines

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