Bilan de la participation du projet GCCA+ Afrique de l’Ouest à la COP27

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Afrique subsaharienne
La COP27 a permis de valoriser les réalisations du projet GCCA+ Afrique à travers diverses activités allant de l’organisation des évènements parallèles aux retours d’expérience sur les projets pilotes d’agriculture intelligente face au climat, de même que la présentation de la stratégie régionale climat de la CEDEAO. C’est l’heure de faire le point de la participation du projet à GCCA+ Afrique de l’Ouest (GCCA+ AO) à la COP27 riche en négociations, débats et échanges sur l’adaptation et l’atténuation au changement climatique en Afrique de l’Ouest.

Soutien au leadership climat des institutions régionales ouest-africaines

La COP27 a été une plateforme de choix pour rendre visible le leadership régional climat de la CEDEAO et de ses institutions ouest-africaines partenaires, en particulier la BOAD, l’UEMOA et le CILSS. Pour ce faire, le projet GCCA+ Afrique de l’Ouest a soutenu la CEDEAO dans la mise en place d’un pavillon ouest africain à la COP27, co-piloté avec la BOAD, et en partenariat avec l’UEMOA et le CILSS.

Le pavillon ouest-africain, lieu d’échanges privilégié pour les acteurs de la région, a permis d’organiser un total de 37 évènements parallèles durant les 2 semaines de la COP. Parmi ces évènements, le projet GCCA+ AO en collaboration avec la CEDEAO, a eu l’occasion de co-organiser plusieurs événements parallèles mettant en valeur à la fois les réalisations opérationnelles du projet et les acquis institutionnels de la CEDEAO en matière de lutte contre les changements climatiques. Au menu des échanges : la stratégie régionale climat de la CEDEAO, le retour d’expérience des projets pilotes d’agriculture intelligente face au climat (AIC), le renforcement de capacités pour adopter des pratiques agricoles résilientes aux changements climatiques, la mobilisation de la finance climat en Afrique de l’Ouest, la gestion des ressources en eau et la présentation des données de référence sur le carbone dans les écosystèmes forestiers ouest africains.

Pour Moussa LEKO, Directeur de l’Environnement et des Ressources Naturelles de la Commission de la CEDEAO : « la stratégie régionale climat de la CEDEAO est une étape importante dans le soutien aux engagements de l’ensemble des Etats ouest africains dans la lutte contre les changements climatiques. C’est une stratégie élaborée avec l'ensemble des acteurs et partenaires tant au niveau régional que des Etats membres. ».

Dans le même sens, Nicolas CHENET, Directeur du Département Développement Durable d’Expertise France a souligné que « le projet GCCA+ AO a permis, sous le portage politique de la CEDEAO et sous l’impulsion des données techniques fournies par le CILSS, de renforcer l’action climatique régionale. L’appui à l’élaboration de la stratégie régionale climat de la CEDEAO qui donne une vision à 2050 avec un plan d’action à 2030 est une réalisation majeure pour le leadership et la pérennité de l’action climatique de la CEDEAO, de même que le financement de 15 projets pilotes d’agriculture intelligente face au climat au niveau local qui au-delà des impacts dans leurs territoires enrichissent le cadre régional ».

Echanges sur l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques

Les questions d’adaptation et d’atténuation étaient également au cœur des échanges sur le pavillon ouest-africain à la COP27. Le projet GCCA+ AO a présenté les facteurs clés de succès pour garantir l’adaptation aux changements climatiques et éviter les écueils de maladaptation dans le secteur agricole. Pour Alexandre NEVSKY RODRIGUES, Directeur de l’Environnement du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement du Cap-Vert : « la capitalisation régionale des projets pilotes soutenus par le projet GCCA+ Afrique de l’Ouest a démontré que les bonnes pratiques d’agriculture intelligente face au climat et d’agroécologie constituent des outils indispensables de gestion de la ressource en eau et permettent d’atteindre les objectifs climat des politiques publiques ouest africaines. Au Cap vert, où certaines îles n’ont pas reçu de pluie pendant quatre ans, les techniques innovantes d’optimisation de l’eau en agroforesterie, expérimentées par ADPM sont à présent suivies de près par le Ministère de l’Agriculture et l’Environnement ».

D’autres défis comme la mise à échelle des projets pilotes d’AIC ont également faits objet de débat. Jacques André NDIONE, coordinateur du projet régional de promotion de l’AIC en Afrique de l’Ouest a rappelé que la finance climat manque toujours de masse critique en Afrique de l’Ouest : « pour réduire la dépendance à l’aide publique externe, une plus forte mobilisation du secteur privé et une meilleure profitabilité de l’AIC et de l’agroécologie sont encouragés par la CEDEAO »

Mobilisation des financements climat en Afrique de l’Ouest

À l’occasion de la COP27, les États membres de la CEDEAO se sont mobilisés pour rappeler aux parties prenantes et aux décideurs politiques l’urgence d'accélérer le financement climatique au cours de la prochaine décennie. La cartographie des flux financiers internationaux réalisée par la CEDEAO (2003 - 2022) démontre un déficit d’investissement dans l'action climatique, au regard des besoins conditionnels exprimés par les pays concernés. Malgré des collaborations existantes avec les différents partenaires, le besoin d’augmenter le volume et l'efficacité des flux financiers d'adaptation est essentiel.

L‘expert en finance climat du Projet GCCA + AO auprès de la CEDEAO, Esso Sam AGRIGNAN a présenté quelques résultats chiffrés issus de la cartographie des flux financiers climat en Afrique de l’Ouest. Il a notamment mis en lumière que “sur la période 2019 - 2022, les Etats membres de la CEDEAO n’ont pu mobiliser que 3 325 millions de dollars sur les 82 689 millions jugés nécessaires pour la mise en œuvre des parties conditionnelles de leurs CDN. Si cette tendance continue, d’ici à 2030, seulement 13 % des besoins financiers annuels pour la mise en œuvre des CDN conditionnelles déclarées seront couverts”. D’où un appel d’urgence lancé par les pays de la région CEDEAO envers les partenaires techniques et financiers pour que des appuis supplémentaires soient programmés et mobilisés afin d’appuyer le développement sobre en carbone et résilient de la région. À cet effet, une note de plaidoyer a été produite et relayée aux parties prenantes pendant la COP27.

GRANIC de la CEDEAO : appui aux négociations internationales sur le climat

Le projet GCCA+ AO a contribué à soutenir les attentes ouest africaines au niveau des négociations. GCCA+AO a soutenu et coordonné la participation à la COP27 du Groupe régional d’appui aux négociations internationales sur le climat (GRANIC). Ses membres ont ainsi assisté aux négociations au bénéfice de l’organisation régionale et de ses États membres, en analysant leurs enjeux en termes de finance climat, atténuation, article 6 de l’Accord de Paris, transparence, adaptation et pertes et préjudices.

Perspectives

Faut-il le rappeler, l’année 2022 marque la dernière année opérationnelle du projet GCCA+ AO financé par l’Union Européenne, et mis en œuvre par Expertise France sous le leadership politique et institutionnel de la CEDEAO et en partenariat avec le CILSS. Le projet GCCA+ AO a permis de renforcer les capacités des institutions régionales de l’Afrique de l’Ouest sur les questions de changements climatiques, mais aussi de favoriser l’émergence de solutions de terrains innovantes pour renforcer la résilience climatique des acteurs agricoles et ruraux. Les acquis de ce projet régional ont ainsi été présentés à la COP27.

La CEDEAO continuera ses efforts pour répondre aux besoins des pays membres dans les domaines des changements climatiques afin de favoriser la résilience de ses populations et la mise à échelle des bonnes pratiques d’agriculture intelligente face au climat pour le bénéfice des communautés rurales.

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