Vers un olympisme durable : Paris 2024 et Dakar 2026 à l’avant garde
Les Jeux olympiques de Paris 2024, avec leur ambition affichée dès le départ d’un bilan carbone deux fois moindre que les éditions précédentes et l’accent mis sur leur héritage ont ouvert la voie d’un olympisme plus durable en embrassant davantage d’initiatives écologiques et en structurant de manière plus durable les Jeux olympiques.
A l’heure du bilan, il apparaît utile d’analyser comment cet événement et les suivants peuvent s’inscrire dans les objectifs internationaux plus larges partagés par les États membres du mouvement olympique et dans le cadre fixé notamment lors du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète de juin 2023.
Paris 2024, mettre l’accent sur l’héritage et la durablité
Ces Jeux présentent un bilan positif en matière de durabilité. Le double pari inédit de 100% des sites de compétitions accessibles en transports en commun et de 100% de spectateurs utilisant les mobilités douces et actives a ainsi été relevé. L’ambition d’accessibilité universelle s’est elle aussi concrétisée avec l’objectif atteint de 1 000 taxis accessibles, et un plan d’action des opérateurs de transport centré sur la qualité du service rendu aux personnes à mobilité réduite (PMR).
Ces Jeux laissent un héritage durable et déjà concret pour la nation française : le Village des athlètes deviendra ainsi un parc de 4 000 logements (dont 40% de logements sociaux) bénéficiant aux habitants de la Seine-St-Denis et le développement des infrastructures de transports améliore déjà le cadre de vie des Franciliens. D’autres aménagements de ce type resteront également en héritage en métropole et dans les Outre-mer.
Les Jeux olympiques, un évènement planétaire qui doit être le vecteur d’un changement durable
Les Jeux Olympiques et Paralympiques, ainsi que les Jeux Olympiques de la Jeunesse, sont des événements planétaires ayant une résonance mondiale sans égale. Les Jeux Olympiques sont la compétition sportive la plus regardée au monde. Cet engouement leur confère un pouvoir de démonstration et de conviction immense. Alors que la prise en compte des problématiques liées au développement durable dans les grandes compétitions sportives est relativement récente, les Jeux Olympiques modernes ont cherché, dès leur origine, à promouvoir des valeurs fortes et à contribuer à la construction d’un monde meilleur et plus durable.
La stature de l’événement entraîne cependant des contraintes, liées notamment aux cahiers des charges exigeants des compétitions. De ce fait, l’organisation des Jeux Olympiques entraîne des coûts financiers significatifs et des externalités négatives, sur l’environnement notamment. Pour minimiser ces risques, il est essentiel de réfléchir en amont à la bonne utilisation et à l’entretien des infrastructures afin d'éviter les "éléphants blancs" – ces infrastructures coûteuses et souvent sous-utilisées après les Jeux. Paris 2024 et Dakar 2026 illustrent cette approche durable. Avec l’objectif de diviser par deux le bilan climat des Jeux Olympiques et d’atteindre la neutralité carbone, les Jeux de Paris intègrent la durabilité entre autres grâce à la réutilisation très large d’infrastructures déjà existantes, l’intégration des contraintes climatiques et de biodiversité dans la construction des équipements sportifs, et l’utilisation des énergies renouvelables. Ils privilégient aussi l’usage des transports publics et les véhicules électriques pour les athlètes, officiels et spectateurs.Faire de Dakar 2026 un exemple de développement durable par le sport
Dakar 2026, premier événement olympique sur les terres africaines, aspire à devenir un modèle de mobilisation de la jeunesse africaine autour de valeurs partagées de durabilité et de développement Le comité d’organisation sénégalais s’engage à faire de cet événement un catalyseur de développement socio-économique et une source d’inspiration pour l’Afrique et le reste du monde. Les infrastructures sportives seront réhabilitées ou construites avec un souci constant de durabilité, et ces Jeux de la jeunesse favoriseront l’économie circulaire et la création d’emplois. Les investissements importants réalisés par le Sénégal sur la réhabilitation d’infrastructures comme le stade Iba Mar Diop et la construction d’équipements sportifs de proximité, appuyés par l'AFD, soutiennent cette vision, tout en promouvant des standards de durabilité exemplaires pour le reste du continent.
La durabilité est devenue une condition essentielle pour le mouvement olympique. Les exemples de Paris 2024 et Dakar 2026 montrent la voie à suivre pour un olympisme plus responsable et intégré à son environnement. Cette nouvelle norme, qui consiste à adapter l’événement à sa ville hôte plutôt que l’inverse, définit l’avenir des grandes compétitions sportives internationales.