Dossier – Lutte contre la traite d’êtres humains : la piste financière

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Tunisie
Du 10 au 12 décembre, l’Union européenne, Expertise France et la Commission tunisienne d’analyse financière (CTAF) ont organisé à Tunis un atelier multi-pays afin de réfléchir aux façons de mieux mobiliser les outils de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC-FT) pour lutter contre la traite d’êtres humains. Cette activité était organisée dans le cadre de 3 projets financés par l’Union européenne – la Facilité globale AML/CFT, OCWAR-M et « EU AML/THB Greater Horn of Africa » – qui ont pour objectif d’apporter une assistance technique en matière de LBC-FT. Notre dossier thématique revient sur les bonnes pratiques et actions identifiées comme prioritaires au cours des échanges.

Qu'est-ce que la traite des êtres humains ?

La traite des êtres humains désigne le fait de recruter, transporter, transférer, héberger ou accueillir une personne en ayant recours à la force, à la contrainte, à la tromperie ou à d’autres moyens, en vue de l’exploiter (exploitation sexuelle, travail forcé etc.). La traite des personnes est l’une des formes les plus lucratives de la criminalité organisée, à l’initiative de réseaux désormais globalisés.

Mobilisée contre cette forme grave de violation des droits humains, l’Union européenne finance des initiatives sur le territoire européen mais aussi dans d’autres régions – comme par exemple le projet d’appui à la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays du Golfe de Guinée, mis en oeuvre par Expertise France.

La traite d’êtres humains est l’un des crimes les plus lucratifs à l’échelle mondiale : en 2012, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estimait qu’elle représentait 32 milliards de profits par an. Cet argent alimente ensuite la criminalité organisée, qui blanchit les sommes ainsi obtenues, ainsi que certains groupes terroristes. S’intéresser aux flux financiers illicites apparaît donc comme une piste centrale pour lutter contre la traite d’êtres humains.

Fondé sur ce constat, l’atelier organisé à Tunis a réuni pendant trois jours plus de 90 professionnels d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique de l’Est, du Maghreb et du Moyen-Orient – des régions où les enjeux en matière de traite et de LBC/FT sont prégnants. Membres de cellules de renseignement financier, magistrats, chercheurs et plus généralement experts de la lutte contre la traite ou de celle contre le blanchiment et le financement du terrorisme, ils ont pu, ensemble, discuter des défis rencontrés sur le terrain et identifier les méthodes et outils à privilégier pour améliorer l’efficacité de leur action.

« La conversation ne fait que commencer », a souligné Neil Bennett, expert LBC/FT animant l’atelier. Les pistes dégagées lors des échanges serviront désormais à orienter l’assistance technique apportée par les projets dans leurs zones géographiques respectives : la Facilité globale AML-CFT (mise en œuvre par Expertise France) a une couverture mondiale, tandis que le projet OCWAR-M (également mis en œuvre par Expertise France) est centré sur l’Afrique de l’Ouest et le projet EU AML/THB (mis en œuvre par Civipol) sur la Corne de l’Afrique.
 


 

Consultez notre dossier thématique :


La lutte contre le blanchiment d’argent, levier pour enquêter sur la traite d’êtres humains (1/4)

Les acteurs publics au défi de l’efficacité (2/4)

Par-delà les frontières, l’indispensable coopération financière (3/4)

• Travailler ensemble : mieux comprendre la traite grâce à la coopération public-privé (4/4)
 

Retrouvez le fil Twitter de l’atelier 

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