Climate Chance Afrique : une formation pour mieux traiter l’information sur le climat

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Ghana

A Accra, le 16 octobre, un atelier en marge du sommet « Climate Chance – Afrique 2019 » a permis de former une trentaine de journalistes africains au traitement de sujets liés aux changements climatiques. Animée par Climate Tracker, cette formation a été soutenue par le projet GCCA+ Afrique de l’Ouest, financé par l'Union européenne et dont l’un des objectifs est de contribuer à la vulgarisation des sujets « climat ».

Savez-vous ce qu’est le GIEC, une COP ou des CDN ? Pouvez-vous expliquer ce qu’est une mesure d’atténuation ou comment fonctionne un marché carbone ? Comprendre les informations en lien avec le climat implique d’avoir des connaissances pointues et de maîtriser certains termes techniques. Un travail de vulgarisation est donc essentiel pour améliorer la compréhension de ces enjeux et pour sensibiliser le grand public et les décideurs. Pour la CEDEAO et ses Etats membres, la communication et la vulgarisation font partie des outils à privilégier pour contribuer la mise en œuvre de leurs engagements climat.

Les médias, des alliés de choix

Pour cela, les médias ont un rôle essentiel à jouer. « C’est une très bonne chose pour la société d’avoir des journalistes capables d’écrire sur des sujets qui peuvent la rendre meilleure », explique Chris Wright, co-directeur du réseau de journalistes Climate Tracker et animateur de la formation. « Les journalistes formés à ces enjeux peuvent potentiellement avoir un impact sur la réduction de la pollution en réussissant parfois à pousser les autorités à la prise de conscience politique, grâce à la sensibilisation du grand public ».

Par ailleurs, pour les journalistes, traiter des changements climatiques et de l’énergie est une excellente opportunité professionnelle. « C’est un accélérateur de carrière car, la compétition étant faible, il est possible d’obtenir de très belles opportunités », développe Chris Wright, « et c’est une occasion de gagner en visibilité et diffusion à l’international. En effet, les éditeurs européens et américains sont de plus en plus à la recherche de journalistes locaux capables de mener des investigations sur ces terrains où ils ne peuvent pas le faire eux-mêmes ».

Cependant, pour la relayer de façon pédagogique, précise et efficace, les journalistes doivent eux-mêmes disposer des clés de compréhension, d’analyse et de vulgarisation. Partenaire du sommet Climate Chance Afrique, le projet GCCA+ Afrique de l’Ouest, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise, a soutenu l’organisation d’une formation s’adressant à des journalistes africains souhaitant affiner leurs connaissances sur le sujet.

Outiller les journalistes

Dispensée en anglais et en français, la formation s’est focalisée sur les méthodes et techniques journalistiques pour analyser les informations sur le climat et sur le décryptage de l’actualité climat.

« Nous sommes avant tout des journalistes : nous n’avons pas nécessairement reçu de formation sur l’environnement », explique Francine Oboubé Kakpo, blogueuse et activiste environnementale béninoise. « Comme mon blog vise à éduquer, informer et sensibiliser, il était indispensable pour moi de comprendre les thématiques et de m’outiller pour pouvoir retranscrire l’information dans un langage accessible », ajoute-t-elle.

« Je lis beaucoup sur l’environnement, mais je n’avais jamais pensé à certains angles pour raconter mes histoires, en particulier celui des gens, des citoyens qui sont affectés par le changement climatique », estime quant à elle Jennifer Ugwa, journaliste nigériane au Centre international de journalisme et d’investigation (ICIR). « C’est d’autant plus important qu’ici en Afrique le changement climatique est souvent perçu comme quelque chose d’irréel, alors qu’en y rajoutant un aspect très humaniste, les gens pourront davantage se sentir concernés », complète-t-elle.

Vers un journalisme de solutions

Pour Hector Sann’do Nammangue, journaliste environnemental togolais, « cette formation permet d’appréhender les techniques du journalisme des solutions, ce qui permet d’aller plus loin que simplement dénoncer les impacts des changements climatiques, en mettant aussi en avant les solutions qui existent ».

Un avis partagé par Francine Oboubé Kakpo : « Je vais beaucoup me baser sur le journalisme de solutions, car mon blog, qui cible l’Afrique francophone, vise aussi à inspirer les autres jeunes de la planète et à découvrir les actions que d’autres jeunes Africains mettent déjà en place. »

A l’issue de la formation, la trentaine de journalistes participants ont pu participer et couvrir le sommet Climate Chance, qui s’est déroulé le 17 et 18 octobre. Cet événement majeur pour la mobilisation autour du climat en Afrique a réuni 2000 acteurs non-étatiques luttant contre le changement climatique sur le continent africain : gouvernements locaux, entreprises, syndicats, ONG environnementales, agriculteurs, chercheurs, etc.

 

 

En savoir plus sur le sommet Climate Chance : www.climate-chance.org

En savoir plus sur le programme GCCA+ : www.gcca.eu

 

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