La sécurité maritime, condition d’une économie bleue durable

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Afrique subsaharienne
Que ce soit sur le plan environnemental ou économique, les océans sont une ressource précieuse, à préserver et à exploiter à bon escient. Les États côtiers sont cependant confrontés à des défis sécuritaires, comme la piraterie ou la pêche illégale. Avec l’Union européenne, Expertise France s’engage aux côtés de ces États pour renforcer la sécurité maritime, fondamentale pour consolider l’économie bleue.

Deux chiffres nous montrent que l’océan est un allié précieux dans la lutte contre le réchauffement climatique : 50% de l’oxygène terrestre est produit par le plancton océanique, tandis que plus de 90% de la chaleur excédentaire liée aux gaz à effet de serre est stockée dans les océans du globe, selon le Secrétariat général de la mer.

Mais, tout comme le milieu terrestre, l’océan est un milieu fragile, qu’il devient urgent de préserver et d’exploiter à bon escient. Les enjeux sont de taille car l’océan est aussi source de revenus et d’emplois, l’économie maritime (ou économie bleue) étant en plein essor depuis une décennie. Selon l’OCDE, ce secteur représente aujourd’hui 1500 milliards de dollars, chiffre qui devrait doubler d’ici 2030.

Économie bleue et sécurité maritime : des enjeux partagés

Face à ces enjeux, nombre de pays et de régions ont adopté des stratégies dédiées à l’essor de l’économie maritime, comme l’Union européenne ou l’Union africaine, qui qualifie l’économie bleue de « nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique ». Ces stratégies intègrent un volet sécurité afin d’assurer une exploitation raisonnée des ressources, de sécuriser les routes maritimes et de lutter contre toutes formes d’activités illicites en mer (pêche illicite, exploitation illicite des ressources naturelles etc...).

Ces problématiques sécuritaires sont pour la plupart transfrontalières et nécessitent une réponse coordonnée sur le plan national et régional. C’est dans ce cadre, qu’Expertise France met en œuvre deux projets européens, le projet GoGIN dans le Golfe de Guinée, et le projet CRIMARIO dans l’Indo-Pacifique. Ils contribuent au renforcement d’un dialogue et d’une culture maritime commune entre États, leur permettant de contrôler leur domaine maritime et ainsi développer au mieux l’économie bleue.

Se coordonner efficacement face aux enjeux sécuritaires en mer

Ces deux projets, partie intégrante du programme européen des routes maritimes critiques (Critical Maritime Routes – CMR), ont débouché sur l’élaboration de plateformes de partage de l’information, destinées aux autorités maritimes nationales et régionales. Il s’agit de IORIS, utilisé quotidiennement par une vingtaine d’administrations nationales et régionales dans l’océan Indien, et de YARIS, qui vient de démarrer son déploiement dans le Golfe de Guinée.
 


Grâce à ces outils sécurisés, les autorités sont en mesure de se coordonner efficacement pour combattre les trafics ou le pillage des ressources, ou organiser la lutte en cas de pollution marine.

Impliquer les communautés côtières

Les communautés côtières étant directement affectées par ces défis, des passerelles sont en cours de discussion pour qu’elles puissent fournir directement des informations aux plateformes IORIS et YARIS. Ces informations serviront ensuite à intervenir en cas d’acte délictueux en mer qui les privent de leurs ressources, voire les prévenir.  

Ces communautés sont quant à elles associées directement à des projets centrés sur l’économie bleue comme Go Blue, qui vient de démarrer au Kenya sur financement de l’Union européenne. Ce projet adopte une approche multipartite où tous les acteurs kényans (y compris les pouvoirs judiciaire et législatif, le secteur privé, la société civile et les communautés locales) travaillent conjointement pour répondre aux défis rencontrés par le secteur maritime en matière de sécurité et de sûreté.

Grâce à ces savoir-faire diversifiés et complémentaires, Expertise France est à même de relier sécurité et développement et de contribuer à consolider l’économie bleue, grâce à une sécurisation et une protection accrues des ressources et de l’ensemble des acteurs (y compris les communautés côtières).

 

Retrouvez CRIMARIO et GoGIN aux Journées européennes du développement 2021 !
 

 

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