Lancement du projet AFIDEV-Ylang-ylang, vanille et girofle : la construction d’une excellence comorienne

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Afrique subsaharienne
Le projet d’appui aux filières d’exportation et au développement rural (AFIDEV) est l’un des projets financés par l’AFD dans le cadre du Plan de Développement France-Comores. Il vise à redonner à l’agriculture comorienne ses lettres de noblesse et à la repositionner comme un secteur porteur et attractif, générateur d’emplois pour les jeunes et les femmes. Ce projet devra permettre de réunir les conditions d’une plus grande compétitivité face à la concurrence mondiale et d’accompagner l’Union des Comores dans la réforme du climat des affaires.

Le 22 juillet 2019, la France et l’Union des Comores se sont engagées « vers une nouvelle dynamique de partenariat » et ont validé à cette occasion le Plan de Développement France-Comores (PDFC), doté par l’Agence Française de Développement (AFD) de 150 M€. Le projet d’appui aux filières d’exportation et au développement rural (AFIDEV) est l’un des projets financés par ce dispositif. Articulé avec le Plan Comores Emergent (PCE 2030), il contribuera à redonner à l’agriculture comorienne ses lettres de noblesse et à la repositionner comme un secteur porteur et attractif, générateur d’emplois pour les jeunes et les femmes.

AFIDEV est un projet de 4 ans qui vise d’une part à appuyer la transformation et l’amélioration de la qualité des produits et à contribuer à leur reconnaissance internationale, et d’autre part à former 1 000 structures impliquées dans la transformation. Il soutiendra directement, en donnant une place importante aux femmes, plus de 50 structures de transformation et de conditionnement, dont certaines bénéficieront de l’accès à des crédits pour améliorer leurs performances.

 

 

Réunir les conditions d’une plus grande compétitivité, face à la concurrence mondiale

« Le luxe exige, il nous oblige », c’est l’un des propos conclusifs du premier comité de pilotage du projet AFIDEV qui s’est tenu à Anjouan (Mutsamudu) le lundi 25 octobre 2021, sous présidence conjointe du Ministre comorien de l’agriculture, Houmed M’SAIDIE, et de l’Ambassadeur de France en Union des Comores, Sylvain RIQUIER.

On sait que l’origine « Comores » est singulière et nombreux sont ceux qui la recherche, à commencer par le monde de la parfumerie et celui de l’épicerie fine. Si certaines enseignes, dans les pays importateurs, n’hésitent pas à mettre en avant cette origine pour vendre, cela ne suffit pas à se prémunir des méventes.

 La démarche adoptée lors de ce 1er comité de pilotage est ambitieuse : réunir les conditions d’une plus grande compétitivité, face à la concurrence mondiale, des principaux produits comoriens d’exportation, à savoir la vanille, l’ylang-ylang et le girofle. Il s’agira à la fois d’accompagner les petites et moyennes entreprises dans leurs efforts de qualité et de conditionnement des produits et de les aider à s’adapter à la demande, à se construire une image de marque (« Made in Comoros ») et à se façonner des stratégies visant la certification, voire le classement en indications géographiques (une rencontre avec l’OAPI – organisation africaine de la propriété intellectuelle – sera programmée). En d’autres termes, intégrer les filières : faire des producteurs et des intermédiaires nationaux des acteurs agiles pour explorer de nouveaux marchés de niche.

Entre autres activités immédiates qui a reçu l’aval du comité de pilotage : le lancement d’opérations de communication et de prospection dans des « pays cibles » du commerce international. Un « coffret design » devrait ainsi être conçu, à la faveur de l’Exposition universelle de Dubaï, afin de faire redécouvrir l’origine « Comores ». Les grandes entreprises comoriennes seront appelées à jouer un rôle actif pour garantir la réussite de cette initiative, au travers d’un partenariat public-privé. La communication passe par la démonstration !

 

Accompagner l’Union des Comores dans la réforme du climat des affaires

Au-delà, il s’agira d’accompagner l’Union des Comores dans la réforme du climat des affaires, alors qu’il a adopté le principe d’un alignement sur les règles de l’OMC et qu’il a, avec l’Union européenne, ratifié l’APE intérimaire (Accord de partenariat économique). L’« Office comorien des produits d’exportation » (OCPE) qui va voir le jour prochainement devrait ainsi bénéficier d’un fort appui du projet AFIDEV. Il facilitera la création d’instances de dialogue entre secteur privé et pouvoirs publics, pour mieux observer le marché mondial et mieux identifier et saisir les opportunités commerciales qui peuvent se présenter.

Veiller à une répartition juste et équitable des revenus entre l’aval et l’amont des filières sera un fil rouge : le projet doit en effet contribuer à la création d’emplois rémunérateurs, qualifiés et durables. Le comité de pilotage a ainsi validé le principe d’un appui aux groupements de producteurs et aux coopératives pour qu’ils deviennent des acteurs reconnus par les autorités publiques et les juridictions compétentes, notamment au regard des normes de l’OHADA (organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires). L’INRAPE (institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement) et les CRDE (centres ruraux de développement économique) auront des rôles très importants à jouer : dans le cadre du projet AFIDEV, ils s’attacheront à trouver des alternatives culturales et à faciliter l’accès au savoir. Des conseils ciblés en direction des jeunes sont attendus.

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