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PASA – Programme d’appui au secteur de l’agriculture
Poser les bases d'une oléiculture durable dans la vallée de Soummam en Algérie

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Objectif

Le programme d’appui au secteur de l’agriculture vise à poser les bases d'une oléiculture durable dans la vallée de Soummam en Algérie.
  • 5,85 M€
    BUDGET
  • 01/10/2018
    DEBUT DU PROJET
  • 48 mois
    DUREE

La filière oléicole, un secteur stratégique

En Algérie, les secteurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire revêtent une importance primordiale dans l’économie nationale. Alors que l’Algérie tente de diversifier son économie afin de réduire sa dépendance aux revenus fluctuants issus des hydrocarbures, le secteur agricole est pénalisé par une forte dépendance aux importations et par la faiblesse généralisée des systèmes de production, de transformation et de commercialisation.

La production d’huile d’olive marque fortement la vie sociale, économique et culturelle, notamment dans les trois wilayas du projet, Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira, qui concentrent à elles seules 50 % de la surface oléicole nationale. La production couvre principalement les besoins de consommation locale et repose majoritairement sur des petites exploitations familiales polyvalentes. Par ailleurs, l’indivision du foncier, les difficultés d’accès aux prêts ainsi que le manque de formation adaptée freinent le développement de ces exploitations familiales et leur insertion dans la filière oléicole, pourtant considérée comme une filière stratégique par le gouvernement.

Notre stratégie d’intervention

Le programme d’appui au secteur de l’agriculture (PASA) s’appuie sur le fort potentiel de développement de l’oléiculture dans la vallée de Soummam pour poser les bases d’une agriculture durable dans la région en agissant sur deux volets principaux :

• le renforcement de la compétitivité des acteurs économiques de la filière oléicole, en amont et en aval et l’intégration des questions transversales liées au genre et à l’environnement ;

• l'amélioration de la gouvernance à l’échelle centrale et territoriale de la filière par une participation accrue de tous les acteurs et une meilleure circulation de l’information.

En partenariat avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, le PASA mettra en œuvre des activités de renforcement de capacités, de formation, d’accompagnement et d’organisation des producteurs·trices et de petites entreprises ainsi que de renforcement des institutions techniques et de recherche venant en appui à la filière.

 

Améliorer la productivité, la qualité des produits et la professionnalisation sur le segment « amont » 

En raison du caractère traditionnel et familial des exploitations, l’oléiculture constitue souvent une activité secondaire pour les ménages. L’essentiel de l’huile est autoconsommé, extrait sur place ou dans de petites unités de trituration locales. Aussi, le développement de ces exploitations implique généralement l’acquisition de nouveaux savoir-faire (greffage, taille, variétés…) pour les oléiculteurs·trices ou la nécessité de faire appel à des prestataires de services.

Afin d’améliorer la productivité, la qualité des produits agricoles et la professionnalisation des oléiculteurs·trices, le PASA développe des partenariats avec :

• la direction des services agricoles (DSA) afin de renforcer les compétences des conseiller·ère·s techniques agricoles (CTA) en matière d’oléiculture et ainsi de leur permettre de proposer aux oléiculteurs·trices de la région un appui et des conseils adaptés ;

• l’institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne (ITAFV) afin de lui permettre de devenir un centre de référence et de formation régional dans l’oléiculture ;

• l’institut de technologie et moyens agricoles spécialisés (ITMAS) afin de lui permettre de dispenser des formations spécifiques à la filière oléicole, notamment en contexte montagneux.

 

Améliorer la compétitivité et l’adaptation aux marchés des acteurs en aval de la filière oléicole

En aval de la filière, la majorité des huileries est de type traditionnelle et produit une huile dite lampante, très acide et particulièrement appréciée dans la région mais difficilement commercialisable sur le marché national ou international. La modernisation de ces huileries doit permettre d’augmenter la capacité de trituration (broyage), de limiter la durée de stockage des olives sur place, d’améliorer la quantité et la qualité de l’huile, et enfin d’accéder à de nouveaux marchés. L’huile d’olive est commercialisée via un réseau informel (famille, voisins, connaissances): il n’existe aucun circuit de distribution structuré, ce qui nuit à la traçabilité et à la transparence des prix. L’absence de structuration de la filière et la faible coordination des acteurs en aval et en amont sont autant de facteurs qui expliquent la faible rentabilité de la filière.

Afin de répondre à ces problématiques, le PASA accompagnera un échantillon d’huileries d’un point de vue organisationnel et technique et soutiendra le développement de services de conditionnement et de commercialisation de l’huile d’olive. Il s’agira également de mettre à niveau puis de faire connaître le laboratoire d’analyse de l’ITAFV afin de pouvoir caractériser la qualité de l’huile produite et de faciliter sa commercialisation dans un réseau formel.

 

Promouvoir une gestion durable des ressources en eau et lutter contre la pollution des sols

Si aujourd’hui les trois wilayas du projet ne sont que peu confrontées à des difficultés d’accès à l’eau, on observe toutefois depuis plusieurs années une pollution croissante liée au rejet dans la nature des margines (eau issue de l’extraction de l’huile) et des grignons (peau et noyau de l’olive), et un usage non contrôlé de l’irrigation. La réglementation n’est souvent pas respectée, les producteurs·trices n’ayant pas accès à des stations d’épuration des eaux usées ou d’unité de valorisation des déchets agricoles.

Au sein de quelques exploitations, plusieurs projets pilotes de captage et de stockage d’eau ou encore de valorisation des margines et des grignons seront lancés, avant d’assurer leur promotion auprès des oléiculteurs.

Le PASA appuiera également l’INRAA (Institut national de recherche agronomique d’Algérie) et l’ITAFV afin de valoriser la collection variétale.

 

Améliorer la gouvernance de la filière

La compétitivité globale de la filière dépend également de la bonne gouvernance et de la bonne coordination et complémentarité entre les oléiculteurs·trices, les huileries et les acteurs publics et professionnels (instituts, ministères…). Le diagnostic posé est souvent celui d’une trop faible communication entre chacun de ces acteurs, liée à l’absence d’un espace de discussion et de collaboration, propice aux échanges d’information ou à l’apprentissage entre pairs.

Au-delà de la production d’enquêtes et de supports de vulgarisation améliorant la diffusion des savoirs et des bonnes pratiques, le PASA renforcera l’interprofession oléicole et les organisations professionnelles (associations, groupements, etc.) et contribuera à leur promotion auprès des oléiculteurs·trices et oléifacteurs·trices.

 

Adopter une approche genre

En Algérie, la production agricole, traditionnement réservée aux hommes, est de plus en plus dans les mains de femmes qui en assurent la gestion. Le projet contribuera à la participation des femmes, au renforcement de leurs capacités techniques et entrepreunariales.

Fin 2019, une équipe d’experts a ainsi été mobilisée afin d’étudier la situation des femmes dans la filière et de formuler des recommandations à l’égard du PASA. Le programme a été spécifiquement présenté et discuté à l’occasion de la journée internationale de la femme rurale, qui a réuni plus de 80 femmes dans les locaux de l’ITMAS.

 

En savoir plus : https://pasa-algerie.org/