Le rôle crucial des unités de gestion des plages pour préserver l’économie bleue du Kenya
Go Blue : sécuriser le territoire maritime du Kenya
kenyan par l’intermédiaire du secrétariat Jumuiya Ya Kaunti Za Pwani (JKP), est un programme sur quatre ans qui vise à protéger les écosystèmes côtiers du Kenya et à encourager la création d’emplois verts dans une multitude de secteurs, tels que le recyclage, le tourisme et la pêche artisanale. Destiné à favoriser le développement d’une « économie bleue durable » dans six comtés côtiers, le projet Go Blue prévoit ainsi la création de plus de 3 000 emplois, réservés aux jeunes et aux femmes. Expertise France assure la mise en œuvre du volet de sécurité maritime du projet, en contribuant à la gestion des enjeux de sécurité et de sûreté maritimes au Kenya.
« Il existe des unités de gestion des plages dans chaque communauté côtière du Kenya », explique Mikael Delrue, chef d’équipe du volet de sécurité maritime du projet Go Blue. « Ces organisations citoyennes créées dans le cadre de la Loi sur les pêches réunissent des pêcheurs, des propriétaires de bateaux, des marchands de poissons et d’autres acteurs afin de surveiller les débarcadères de poissons et d’encadrer la gestion des ressources marines », ajoute-t-il.
Les comtés côtiers du Kenya recensent un total de 98 unités de gestion des plages, que les autorités nationales et de comté considèrent comme des relais administratifs essentiels au niveau local. Ces unités sont perçues comme un pilier de la co-gestion des pêches dans le pays. Pourtant, le manque de ressources a jusqu’ici limité leur capacité à remplir leurs fonctions.
Comprendre les enjeux et les besoins des unités de gestion des plages
Dans le cadre du volet de sécurité maritime du projet Go Blue, Expertise France a élaboré une enquête s’adressant aux représentants des unités de gestion des plages, aux communautés de pêcheurs ainsi qu’à d’autres parties prenantes essentielles, y compris les Secrétariats des pêches au niveau des comtés, le Service des pêches du Kenya et le Service de biodiversité du Kenya. « Les pêcheurs sont présents au quotidien tout au long de la côte, en particulier à proximité des frontières. Ils sont les yeux et les oreilles de la mer », explique Jérôme Michelet, expert principal en organisations maritimes pour le projet Go Blue. « Au lieu de réaliser uniquement des études documentaires, il nous a semblé essentiel d’acquérir une bonne compréhension de la situation sur le terrain. C’est pour cette raison que nous avons réalisé ces enquêtes. »
Sur les 98 unités de gestion des plages présentes sur le littoral, 12 ont été sélectionnées pour former un échantillon représentatif, accordant une attention toute particulière aux unités situées près des frontières (avec la Tanzanie et la Somalie) et tenant compte des résultats des consultations menées avec les autorités de comté et les organismes nationaux compétents, tels que l’Agence maritime du Kenya, l’Autorité portuaire du Kenya et la police des frontières.
Le questionnaire de l’enquête traite des différents aspects de sécurité et de sûreté maritimes auxquels sont confrontées les unités de gestion des plages le long des côtes, ainsi que du renforcement des capacités et des collaborations en place. Il explore également les possibilités de contribution des unités de gestion des plages à la sécurité et à la sûreté maritimes, les lacunes et les opportunités en présence, ainsi que les modalités du soutien que peut apporter le projet Go Blue.
Prochaines étapes
En dépit de leurs faibles ressources, les unités de gestion des plages sont confrontées à une série d’enjeux de gestion et de renforcement des capacités, y compris en matière de développement des ressources humaines. La plupart, sinon toutes ces unités sont gérées par des personnes n’ayant aucune formation formelle en gestion, et leurs membres manquent de compétences de base en matière de sauvetage, de premiers secours, voire de natation. Par ailleurs, certains enjeux externes tels que la pêche illégale, non déclarée et non réglementée dans les zones côtières ou encore l’utilisation d’engins illégaux et le non-respect de la règlementation (pêche sans licence, non-déclaration des données de capture et d’incidence, etc.) sont également prégnants. La complexité de ces défis, en particulier celui de la sécurité maritime, appelle donc à une approche interinstitutionnelle solidement coordonnée.