Sommet sur le financement de la biodiversité : direction la COP16

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Colombie

Bogota, le 20 septembre 2024 - Promouvoir le rapprochement des secteurs financier et privé avec le secteur environnemental et les communautés pour accéder au financement des produits verts ; surmonter la réticence du secteur financier à investir dans des projets de biodiversité et parvenir à des mécanismes d'évaluation des risques pour ces projets sont quelques-unes des conclusions auxquelles est parvenu le Sommet sur le financement de la biodiversité, un événement organisé avec le soutien d'Expertise France et de la GIZ à Bogota, en préparation de la COP16 qui se tiendra à Cali en octobre 2024.

Cet événement, organisé par le ministère colombien de l'environnement et du développement durable, avec le soutien de l'Union européenne à travers son programme Euroclima et le financement du ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), en collaboration avec la GIZ, a permis d'identifier les défis et les opportunités de combler le déficit de financement de la biodiversité et d'augmenter et d'aligner les flux de capitaux sur les engagements du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal.
La ministre de l'environnement et du développement durable, Susana Muhamad, a ouvert le sommet, qui a réuni des dirigeants latino-américains et des experts en la matière. Lors de son discours, elle a souligné l'importance de revoir les modèles de développement de nos pays afin qu'ils placent la nature au premier plan : "nous devons avoir des économies qui ne la détruisent pas, mais au contraire la conservent et la reproduisent de manière vitale, et chercher les moyens de financer cette transition".
"Cette réunion préparatoire est cruciale pour aborder ce problème fondamental du point de vue d'un pays comme la Colombie. Nous avons des propositions pour cette transition qui sont sur la table, mais elles nécessitent un changement dans le statu quo financier, qui ne se produit pas au rythme nécessaire pour les banques multilatérales, les institutions financières, les banques centrales ou les ministères des finances, ainsi que pour les entreprises privées, les institutions et les organisations qui attendent toujours des projets bancables, c'est-à-dire avec un retour sur investissement", a déclaré le ministre.
Au cours de l'ordre du jour, des exemples de réussite et des stratégies clés d'acteurs des secteurs public, privé et de la coopération internationale ont été présentés, générant des recommandations précieuses pour les décideurs à l'approche de la COP16.

L'engagement de l'UE en faveur de la biodiversité en Amérique latine

Pour Murielle Gurtner, représentante d'Expertise France pour la région andine, cet événement a permis d'approfondir les dimensions clés pour relever les défis du financement de la conservation de la biodiversité, telles que la mobilisation et la synergie entre les secteurs, et la promotion de solutions concrètes ayant un effet transformateur pour la nature et des impacts positifs pour les populations locales, alignées sur la lutte contre le changement climatique et la désertification, dans un esprit de justice sociale.  
Parmi les principaux thèmes abordés, citons : le scénario mondial des flux financiers en faveur de la biodiversité et les besoins urgents de mobilisation des ressources, l'alignement des flux financiers sur l'action climatique et la biodiversité dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes, et les bonnes pratiques du secteur financier pour la création de produits verts et l'atténuation des risques environnementaux.
"Il est essentiel d'écouter les experts qui nous ont rejoints aujourd'hui pour comprendre ce qui se passe dans le domaine de la finance durable et quelles sont les opportunités disponibles. En Colombie, il y a un aspect clé lié à la terminologie et aux définitions, en particulier lorsque nous parlons de concepts tels que la taxonomie verte. En ce sens, nous disposons d'outils qui peuvent aider à gérer les risques de manière acceptable, ce qui est essentiel pour attirer des investissements responsables et durables", a conclu Alberto Menghini, chef de la coopération de la délégation de l'Union européenne en Colombie.

 

 

Le défi du financement de la biodiversité

Les sessions comprenaient des ateliers, des panels et des sessions plénières au cours desquels des questions cruciales telles que la mise à jour du plan national de financement de la biodiversité en Colombie, la création de taxonomies financières et le développement d'incitations positives pour la conservation de la nature en Amérique latine ont été discutées.
À la fin de la journée, les résultats ont mis en évidence l'identification d'instruments financiers innovants pour combler le déficit de financement de la biodiversité, l'importance d'unir les efforts et des propositions concrètes pour renforcer la coopération public-privé et assurer la distribution efficace des bénéfices au niveau territorial.

Cette réunion a marqué une étape importante dans la préparation de la COP16, qui se tiendra en 2024 à Cali, consolidant l'engagement des pays de la région dans la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

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