Expertise France et l’IRD : un partenariat en pleine expansion au service du développement
Formalisé en juin 2019, le partenariat entre Expertise France et l’IRD s’est imposé comme un levier majeur pour l’action internationale de la France en matière de développement. Renouvelée une première fois en 2022, la convention arrive à échéance en juin 2025, marquant six années d’une collaboration fructueuse. Sur cette période, l’activité conjointe a connu une croissance remarquable : le volume de subventions a doublé entre 2022 et 2024, passant de 6 à 12,8 millions d’euros. Ce dynamisme témoigne de la complémentarité des deux institutions, qui ont su élargir leur champ d’action et multiplier les projets innovants, au service d’une science tournée vers les enjeux de développement.
Une coopération en forte croissance et de plus en plus diversifiée
Depuis 2019, le portefeuille commun s’est considérablement étoffé, passant de 6 à 14 projets pour un montant total de 12,8 millions d’euros en 2025, soit une augmentation de près de 100 % en trois ans. Si les projets liés à l’Initiative restent majoritaires, la collaboration s’est ouverte à de nouveaux domaines et territoires, illustrant la volonté partagée d’inscrire la recherche au cœur des politiques publiques et du développement durable.
Au-delà des chiffres, ce partenariat s’illustre par la diversité de ses actions : santé publique, biodiversité, dynamiques migratoires, gouvernance, ou encore gestion des ressources naturelles. L’IRD, fort de son expertise scientifique, et Expertise France, acteur reconnu de la coopération technique, conjuguent leurs forces pour proposer des dispositifs innovants, adaptés aux besoins des pays partenaires.
Des projets phares, des résultats concrets
Parmi les réalisations emblématiques, le projet « Coordination régionale et gestion intégrée des Sargasses » (8 M€, 2025-2028) marque une étape importante : il vise à limiter les impacts des échouages de sargasses dans les Caraïbes, en structurant une coopération régionale et en apportant un appui scientifique à la décision publique. L’IRD sera en charge de conduire une expertise scientifique collective, contribuant à l’émergence d’un consensus international sur la gestion des sargasses, au bénéfice des petits États insulaires.
D’autres projets illustrent la richesse du partenariat :
En Tunisie, l’IRD collabore avec la Fondation South Mediterranean University sur le projet « Savoirs Éco », produisant sept policy briefs pour alimenter le débat public. En Côte d’Ivoire, l’IRD apporte son expertise anthropologique au projet SUCCESS, dédié à la prévention du cancer du col de l’utérus. À Madagascar, dans le projet TADY, l’IRD pilote le volet Recherche pour mieux comprendre les dynamiques de la diaspora et optimiser son engagement dans le développement du pays. Dans l’océan Indien, l’IRD participe au projet Varuna, mobilisant des outils innovants de dialogue science-société autour de la gouvernance de la biodiversité.
Depuis 2012, ce sont au total 8 projets financés en tant que porteur (près de 13 M€), 9 en tant que partenaire de mise en œuvre (plus de 10 M€), et 5 missions d’assistance technique (1,2 M€), qui témoignent de l’ampleur et de la diversité de la coopération.
Des défis à relever et une ambition renouvelée
La dynamique de croissance du partenariat entre Expertise France et l’IRD s’accompagne de défis structurants. Il s’agit notamment de concilier le temps long de la recherche avec le rythme plus court des projets de coopération, d’adapter les dispositifs « clef en main » aux réalités spécifiques des terrains, et de coordonner l’action avec d’autres initiatives françaises, notamment sur la thématique des sargasses dans les Caraïbes. Cette adaptabilité est essentielle pour garantir l’opérationnalité des livrables et répondre aux besoins concrets des bénéficiaires tout en nourrissant la réflexion scientifique.
Fortes de ces enseignements, les deux institutions entendent poursuivre et amplifier leur collaboration, en élargissant leur portefeuille à de nouveaux pays (Madagascar, Tunisie, Côte d’Ivoire) et à de nouveaux enjeux, notamment dans la santé publique, la gouvernance environnementale et la mobilisation des diasporas.