L'Union européenne et l'Amérique latine confirment leur engagement contre la criminalité organisée
Etaient présents à l’inauguration Daniel Raimondi, secrétaire aux relations extérieures du ministère des Affaires étrangères et du Culte argentin, ainsi que l’ambassadeur de l’Union européenne en Argentine, Aude Maio-Coliche. Cette dernière a rappelé « l’engagement de l’Union européenne dans la mise en place des réseaux communs avec l’Amérique latine pour combattre la criminalité organisée. »
Etaient également présents Eduardo Casal, procureur général de la Cour suprême de justice argentine, ainsi que la ministre de la Sécurité argentine, Patricia Bullrich, et le ministre de la Justice et des Droits humains argentin, Germán Garavano. Patricia Bullrich a souligné que « la coopération permet d’agir avant que le délit ne soit commis », tandis que Germán Garavano a insisté sur le fait que « l’accord avec l’Union européenne est nécessaire dans la région et va permettre de créer de puissantes synergies ». « Il est essentiel de pouvoir échanger nos expériences respectives », a-t-il ajouté.
Les représentants des agences européennes à qui l’Union européenne a délégué la mise en œuvre du projet – la FIIAPP (Espagne) et Expertise France (France), et leurs partenaires, l’Istituto Latino-Americano (Italie) et l’Instituto Camões (Portugal) – ont souligné l’importance de ce type de projets pour un développement harmonieux de la société latino-américaine.
Face à la criminalité organisée, la nécessité d’une réponse multidisciplinaire et globale
Pendant ces deux jours de lancement, les participants ont pu discuter des principaux défis liés à la criminalité transnationale organisée en Amérique latine, ainsi que des moyens pour lutter contre.
Les échanges ont mis en lumière la complexité, la sophistication et la diversité de la criminalité organisée en Amérique latine, ce qui demande en conséquence une réponse multidisciplinaire et globale. Cela implique notamment de mettre en place des réseaux internationaux de coopération, tant en Amérique latine qu’en Europe, et qui combinent stabilité, garanties techniques, efficacité procédurale et standards élevés de protection des données échangées.
L’appui à Ameripol, à l’Asociación Iberoamericana de los Ministerios Públicos et à la Cumbre Judicial Iberoamericana va dans ce sens, tout comme le potentiel lancement d’une nouvelle initiative stratégique : Amerijust. L’UE, ses agences spécialisées – Europol et Eurojust – et ses Etats membres constituent une référence dans ce domaine et peuvent apporter un appui en matière de bonnes pratiques et de mécanismes consolidés de coopération policière et judiciaire. Il a également été mis en évidence la nécessité d’intégrer les politiques pénitentiaires dans les politiques de sécurité, avec une approche globale de la chaîne pénale.
Les débats ont par ailleurs permis d’aborder la question des avoirs d’origine criminelle. Des experts internationaux ont souligné que « le profit étant la fin première de la criminalité organisée, c’est l’identification, la confiscation et la saisie des produits du crime qui est la forme la plus efficace de lutte contre les groupes criminels organisés, et cela demande une forte mobilisation de tous les pays de la région. »
Enfin, des journalistes latino-américains et européens spécialistes des affaires internationales ont rappelé la nécessité de s’assurer de l’exactitude des informations publiées sur les sujets touchant à la criminalité organisée, ainsi que de favoriser de bonnes relations entre les sources, procureurs, juges, fonctionnaires et journalistes pour produire une information de qualité.
Europa Latinoamérica Programa de Asistencia contra el Crimen Transnacional Organizado (EL PAcCTO) est un programme de coopération internationale financé par l’Union européenne et doté d’un budget de 19 M€. Mis en oeuvre sur 5 ans, il vise à renforcer la sécurité citoyenne et l’Etat de droit en Amérique latine. EL PAcCTO couvre les 18 pays suivants : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, Equateur, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, Salvador, Uruguay et Venezuela.
La FIIAPP et Expertise France mettent en œuvre ce programme avec l’appui de l’Istituto latino-americano (IILA) et l’Instituto Camões du Portugal.
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