Projet OPP-ERA : un meilleur accès à la mesure de la charge virale VIH au Cameroun

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Cameroun
Le projet OPP-ERA, soutenu et financé par Unitaid, a contribué à élargir l’accès à des tests de charge virale VIH à un coût abordable au Cameroun. Se terminant après 6 ans d’activité, il aura permis de réaliser des avancées significatives : sensibilisation des malades, dotation d’équipements nécessaires à la mesure de la charge virale de plusieurs laboratoires de référence, multiplication des sites de prise en charge des personnes vivant avec le VIH et formation des professionnels de santé. Les activités mises en œuvre dans le cadre d’OPP-ERA seront poursuivies par les autorités camerounaises, parties prenantes du projet depuis ses débuts.

Un retard rattrapé dans l’accès à la charge virale à travers les plateformes ouvertes et polyvalentes

La mesure de la charge virale est le seul moyen de vérifier l’efficacité du traitement contre le VIH. Les difficultés d'accès à la charge virale compromettent les efforts mondiaux pour traiter les personnes vivant avec le VIH. En 2014, l’ONUSIDA a fixé l'objectif « 90x90X90 » pour que d’ici 2020, 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH puissent connaître leur statut sérologique, 90 % des personnes diagnostiquées séropositives aient initié un traitement contre le VIH et 90 % des personnes traitées aient une charge virale indétectable, preuve du maintien d'un traitement efficace.

Le projet OPP-ERA s’inscrit dans ces objectifs, par la mise à disposition d’une technologie innovante fondée sur l’utilisation de plateformes polyvalentes ouvertes. Mis en œuvre au Burundi, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et en Guinée depuis mars 2013, il favorise l’accès à un système ouvert innovant de techniques de biologie moléculaire pour les laboratoires qui permet de mesurer la charge virale du VIH.

 

« Le projet OPP-ERA est arrivé au Cameroun au moment opportun : il a préparé le terrain et contribué à la prise de décision sur la mise en place de l'examen de charge virale comme test de choix pour le suivi de l'efficacité du traitement en routine. Il a aussi contribué à la création de la demande en formant les médecins, en investissant dans le circuit des échantillons et en réduisant le délai de rendu des résultats aux patients », explique Dr Marinette C. Ngo Nemb Epse Tchato, médecin en santé publique et cheffe de section « Appui au secteur santé » au Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) du Cameroun.

Les réalisations du projet OPP-ERA au Cameroun


Au Cameroun, le projet OPP-ERA a été mis en œuvre par Expertise France, grâce à son bureau de coordination locale à Yaoundé, en collaboration avec le ministère de la Santé publique, des partenaires scientifiques, du Fonds mondial et du PEPFAR.

 

Le projet OPP-ERA a permis d’équiper quatre laboratoires :

• L’Hôpital Laquintinie de Douala dans la région Littoral et celui du Centre Pasteur (annexe de Garoua) dans la région Nord, à partir de 2014 ;
• Deux sites plus récents ont démarré leur activité en 2019, au sein de l’Hôpital central de Yaoundé (région Centre) et le dernier à l’Hôpital régional de Bertoua (région de l’Est).

Outre l’équipement, le projet OPP-ERA a assuré la formation du personnel de laboratoire et a favorisé les échanges d’expériences entre les pays d’intervention (Guinée, Burundi, Cameroun et Côte d’Ivoire). Plus de 16 techniciens et biologistes ont été formés, parmi lesquels 9 ont été habilités à la réalisation de la mesure de la charge virale sur plateforme polyvalente ouverte (OPP). Dans une logique de pérennisation et de professionnalisation, tous les sites se sont engagés dans un processus d’accréditation des laboratoires.

Sur la période 2016-2019, la couverture des besoins en mesure de charge virale VIH-1 au Cameroun est passée de 22 à 62 %, avec l’ambition d’atteindre 80 % en 2020. Entre 2014 et 2018, dans les laboratoires soutenus par le projet 63 800 tests de charges virales ont été réalisés sur les plateformes ouvertes. En 2018, parmi les patients testés sur ces plateformes, 79% présentaient une charge virale indétectable.

Ce projet prendra fin au Cameroun le 31 décembre 2019. Les dernières activités déployées visent à assurer la transition et la reprise des activités par le CNLS avec le soutien du Fonds mondial et l’appui technique des différentes directions.

 

Financé par UNITAID, le projet OPP-ERA est cofinancé et mis en œuvre par un consortium de partenaires français : Solthis (Solidarité Thérapeutique et Initiatives pour la Santé), chef de file et responsable de la mise en œuvre en Guinée ; l’ANRS, chargée de la direction scientifique et de la valorisation des résultats ; Expertise France responsable de la mise en œuvre en Côte d’Ivoire et au Cameroun ; et Sidaction responsable de la mise en œuvre au Burundi.
 

En savoir plus sur le projet OPP-ERA

 

 

Photo :  ©Solthis

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