Lutter contre le VIH/ sida, la tuberculose et le paludisme avec L’Initiative dans la région du Grand Mékong
L’Initiative et le Fonds mondial soutiennent des initiatives de traitement du paludisme, de la tuberculose et du VIH/sida au Myanmar, dans des zones reculées implantées le long des frontières chinoise, thaïlandaise et indienne. Le Dr Ni Ni Tun supervise la gestion de 2 100 agents de santé villageois (ASV) dans tout le pays ainsi que dans les régions situées aux frontières septentrionales, où les habitants doivent voyager pendant plusieurs jours pour pouvoir bénéficier de soins de santé.
« Nous faisons parvenir les soins de santé dans ces zones reculées grâce à 459 agents de santé villageois, soutenus par L’Initiative. Au début, nous les avons formés au diagnostic et au traitement du paludisme, et nous avons constaté une diminution du nombre de cas. Toutefois, pour éradiquer le paludisme, il est nécessaire de continuer à tester tous les cas de fièvre », explique le Dr Tun. Les tests ont également montré que les personnes qui avaient de la fièvre souffraient souvent d’autres affections, telles qu’un rhume, une pneumonie, une tuberculose, des diarrhées ou des infections cutanées. Différents soins de santé de base ont été rajoutés et, à la suite de cette initiative, « de nombreux patients se sont adressés aux ASV », indique le Dr Tun. Nous avons dû former davantage d’agents de santé villageois. MAM dispose de soixante-dix équipes médicales mobiles qui travaillent dans les villages isolés de ving-thuit municipalités du Myanmar. Soixante-dix pour cent des agents de santé villageois sont des femmes, précise le Dr Tun. Ils reçoivent une formation théorique, puis une formation pratique sur le terrain supervisée par l’équipe mobile, qui se compose d’un médecin et d’assistants de terrain parlant les langues locales, ce qui renforce la confiance des villageois à l’égard des agents de santé locaux. « Le suivi continu sur le terrain, la formation pratique et les visites à domicile des patients par l’équipe mobile sont essentiels », explique le Dr Tun. Le deuxième élément important de ces soins de santé à distance est l’équipe mobile de dépistage de la tuberculose dans les villages. Le Dr Tun explique que 50 % des patients sont asymptomatiques ou présentent des symptômes atypiques et sont réticents à l’idée de voyager plusieurs jours pour se rendre à l’hôpital. De nombreux patients ont reçu un diagnostic de tuberculose et ont été
transférés vers des hôpitaux où ils ont reçu le traitement dont ils avaient besoin. Les équipes identifient également les membres de la famille des patients suspectés d’être infectés par la tuberculose et les envoient en même temps à l’hôpital pour y être traités.
La phase 2 du projet avec L’Initiative prévoit un nouveau volet qui consistera à former les agents de santé villageois dans les zones reculées afin qu’ils puissent dispenser des conseils, effectuer des tests de dépistage du VIH et proposer des services de réduction des risques aux consommateurs de drogue. Selon les Nations Unies, le Myanmar est aujourd’hui le plus grand producteur d’opium au monde et la frontière nord avec la Chine est exposée à un réel problème de drogue. L’équipe du Dr Tun forme actuellement les agents de santé villageois à la fourniture de services de réduction des risques via la distribution d’aiguilles et de seringues propres, le conseil sur le VIH ainsi que le dépistage et l’orientation vers un traitement des usagers par voie intraveineuse dans les zones reculées. Selon elle, le soutien qu’apporte L’Initiative aux services de Medical Action Myanmar dans les zones reculées est extrêmement bénéfique, malgré les difficultés rencontrées. Elle ajoute que le soutien de L’Initiative, combiné à l’aide du Fonds mondial, est très important car il « permet au projet de répondre à tous les besoins des communautés ».