Sénégal : favoriser l’égalité de genre avec le partenariat EDIFIS

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En 2024 au Sénégal, l’assistance technique EDIFIS et le Fonds Genre Sahel, financés par l’AFD dans le cadre du Partenariat EDIFIS, ont permis des avancées concrètes en matière d’égalité de genre, grâce à un renforcement des politiques publiques et de la société civile.

Le Sénégal, comme le Tchad et la Mauritanie, dispose d’un cadre institutionnel visant l’égalité entre les femmes et les hommes mais, malgré les efforts visant l’institutionnalisation et l’intégration du genre, les indicateurs sur le genre restent bas.

Pour répondre à cet enjeu, l’assistance technique EDIFIS, financée par l’Agence française de développement, a permis d’accompagner les institutions publiques centrales dans leurs actions visant à soutenir l’égalité entre les femmes et les hommes, mais aussi de favoriser la coordination entre les acteurs concernés. En parallèle, le Fonds Genre Sahel a permis le renforcement de treize dont trois organisations de la société civile au Senegal, porteuses d’initiatives innovantes. En 2024 au Sénégal, ces deux appuis complémentaires ont permis des avancées concrètes en matière de réduction des inégalités de genre.

Une approche transformationnelle pérenne pour l’égalité des sénégalaises et des sénégalais

Au Sénégal, la Direction de l’Equité et de l’Egalité du Genre (DEEG) coordonne les actions des différents ministères sectoriels afin d’assurer la cohérence et l’efficience des politiques publiques en matière de genre. Avec trois autres ministères, cette direction a été accompagnée par l’assistance technique EDIFIS pour élaborer, opérationnaliser et renforcer la dimension genre en faveur de politiques publiques plus inclusives.

Des données statistiques sexo-spécifiques et un cadre de mesure de la performance genre ont été élaborés avec l’appui de l’assistance technique EDIFIS afin de permettre au ministère de l’Économie du Plan et de la Coopération (MEPC) de renforcer l’intégration du genre dans le suivi et l’évaluation. Des recommandations opérationnelles ont été faites pour permettre au ministère de la Communication, des Télécommunication et du Numérique (MCTN) d’atteindre ses objectifs et de mettre à jour son score en matière de fracture numérique genre. D’autres actions sont actuellement en cours avec le ministère de la Famille et de la Solidarité.

 

 Avec l’appui de l’assistance technique EDIFIS, nous avons aujourd’hui une approche mieux structurée et coordonnée pour rendre plus effective l’institutionnalisation du genre à tous les niveaux. Cela nous a permis de vraiment améliorer nos approches collaboratives avec les ministères sectoriels. Nos interventions vont être plus ciblées et avoir davantage d’impact pour lutter contre les inégalités de genre en agissant là où les besoins des populations sont les plus importants.  Astou Diouf Gueye, Directrice nationale de l’équité et de l’égalité de genre, ministère de la Famille et de la Solidarité.

 

Des initiatives pour l’équité de genre mise en œuvre par les organisations de la société civile

Au Sénégal, accompagné par le Fonds Genre Sahel, Women In Mining a développé un projet d’appui à la réduction des inégalités de genre dans les établissements scolaires et les communautés impactées par les activités minières de Kédougou et Matam. 96 femmes ont ainsi pu être formées sur le concept genre, le leadership, le plaidoyer, la gestion de projet, ou la gestion financière. Le leadership des jeunes filles a été renforcé grâce à la création de dix (10) clubs Girls for Mining, impliquant plus de 1 000 jeunes. WIM a également été appuyée dans la formalisation d’un réseau communautaire de 17 organisations de femmes.

 

 

Le projet « ELLE = IL » porté par Casamasanté vise à maintenir les filles à l’école en luttant contre les grossesses précoces et l’absentéisme lié aux règles, mais aussi en brisant les stéréotypes de l’inégalité femmes-hommes et en formant aussi les garçons sur la puberté, les cycles menstruels, la santé reproductive et sexuelle et la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le soutien du Fonds Genre Sahel a permis à Casamasanté de former 6746 élèves dans 20 collèges d’enseignement moyen.

 

 

 

Enfin, l’organisation Diapalanté a pu développer un projet visant à améliorer durablement l’insertion professionnelle des jeunes femmes les plus vulnérables de la région de Saint-Louis, qui sont souvent écartées des dispositifs classiques d’accompagnement vers l’emploi ou l’auto-emploi.

L’action, grâce à l’appui du Fonds Genre Sahel, a permis à 25 jeunes femmes de bénéficier d’une formation complète et diplômante, couplée d’un stage pratique, à des métiers en lien avec les objectifs du développement durable ainsi que d’un accompagnement personnalisé vers l’insertion professionnelle en entreprise ou le lancement de leur propre activité. 10 jeunes femmes ont été orientées vers des emplois salariés, et 20 jeunes ont bénéficié de l’auto-emploi notamment au sein de secteurs dits habituellement dits masculins. Diapalanté a également pu acquérir 5 hectares de terre pour le développement d’activités génératrices de revenus au bénéfice des femmes.

 

« Sur 175 participants, j’ai été sélectionnée parmi les 5 finalistes. Cela m’a beaucoup apporté en termes de confiance en moi. Aujourd’hui, mon stage pratique est terminé, mais je vais tous les jours à Diapalanté. J’utilise un local qui m’a été prêté par l’association pour cuisiner et vendre mes plats aux salariés. Je réalise cette activité avec une fille qui a fait la même formation que moi. À l’avenir, j’aimerais avoir ma propre entreprise, pouvoir ouvrir un restaurant où je cuisinerais de la cuisine asiatique et de la pâtisserie. » Maguette, bénéficiaire de l’association Diapalanté.

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