L’exceptionnelle biodiversité endémique du hotspot constitue une identité forte pour la région sud-ouest de l’océan Indien. Cette identité est cependant menacée par les pressions sur les écosystèmes. À l’exception d’une seule espèce, tous les oiseaux endémiques des îles de Maurice sont considérés menacés.
L’érosion de la biodiversité met en péril les services écosystémiques qu’elle apporte aux populations : approvisionnement (en aliments, en eau douce, en énergies, en ressources médicinales), régulation (climat, sols, prévention de l’érosion et pollinisation) et culture (récréation, production de connaissances). Ces services écosystémiques sont encore peu pris en compte dans les plans de croissance du secteur privé. Le niveau de préservation de ces écosystèmes est très variable d’un pays à l’autre du hotspot et entre les aires terrestres et les aires marines.
L’objectif global du programme Varuna est de contribuer à préserver la biodiversité du hotspot, au bénéfice des habitants de la région, à travers la sensibilisation, le renforcement des capacités et la mutualisation des efforts de l'ensemble des acteurs publics, privés et de la société civile.
Trois axes d’intervention
Le programme Varuna est structuré autour de trois grandes composantes.
1- Structurer des réseaux d’acteurs régionaux pour inciter des efforts coordonnés de préservation de la biodiversité
• Structuration d’un réseau de gestionnaires d’aires marines protégées pour la région du sud-ouest de l’océan Indien : Réserves naturelles de France animera ce réseau afin de mettre en commun les outils, les pratiques et expériences pour une gestion plus durable des aires marines protégées.
• Structuration d’un réseau d’acteurs académiques sur le capital naturel et les services écosystémiques : les universités des Mascareignes et de Maurice vont développer des programmes de recherche dédiés au capital naturel et aux services écosystémiques. Varuna facilitera la création et diffusion de la connaissance sur ces enjeux dans la région.
• Renforcement du dialogue entre acteurs publics et privés sur les enjeux de biodiversité, du capital naturel et de solutions fondées sur la nature : cette action sera menée par Cap Business Océan Indien qui est l’union des chambres de commerce et d’industrie de la région. CAPBOI soutiendra l’animation de plateformes régionales pour les dialogues public/privé/société civile afin de renforcer les liens entre les acteurs, en particulier les acteurs privés.
2- Soutenir l’intégration des enjeux de transition écologique auprès des acteurs économiques
• Renforcement des capacités des entreprises à mesurer leur impact sur la biodiversité et à intégrer les enjeux de capital naturel : cette action sera également menée par Cap Business Océan Indien avec pour objectif de proposer des formations en comptabilité du capital naturel aux entreprises membre de CAPBOI et lancer une étude sur les impacts des activités des entreprises de la région sur la biodiversité.
• Financement d’initiatives du secteur privé qui vise à limiter leurs impacts sur la biodiversité : un appel à projets de 2,5 millions d’euros sera lancé afin d’inciter le secteur privé à intégrer le capital naturel dans leurs activités et à investir dans des solutions fondées sur la nature. Cette action sera menée par Expertise France.
3- Encourager la contribution de la recherche aux dialogues sciences et société au sujet de la biodiversité
• Mobilisation de différents outils de dialogue au service de la biodiversité : l’Institut de recherche pour le développement mettra en place des outils de dialogue (exposition itinérante, vidéos, théâtre forum) à destination de la jeunesse, des journalistes et des administrations publiques afin de sensibiliser et d’informer sur les enjeux pour la biodiversité dans la zone.
• Publication d’une revue numérique de vulgarisation scientifique sur les enjeux de biodiversité dans l’océan Indien menée par l’association des Naturalistes de Mayotte.
• Animation du dialogue entre conservateurs et utilisateurs des ressources forestières : cette action sera menée par le Centre international pour la recherche agronomique (CIRAD) à Madagascar et aux Comores et expérimentera au sein de living labs territoriaux les partages de pratiques et de visions de gestion des paysages, pour encourager, entre autres, l’utilisation de pratiques agro-écologiques et agro forestières.
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