Projet 99 des Centres d’excellence NRBC de l’UE (BIOCAP-ECA)
Objectif
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3,5 M€BUDGET
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07/12/2022DEBUT DU PROJET
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42 moisDUREE
Une nécessité de renforcer la sûreté biologique en Afrique centrale et orientale
En Afrique centrale et orientale, les pays ont mis en place des mesures pour atténuer les risques liés aux agents biologiques. Cela inclut dans certains pays, l’élaboration de lois et/ou règlements, la création de comités et/ou de cadres de biosécurité et l’intégration dans des associations régionales.
Toutefois, le cadre juridique, l'infrastructure et les ressources sont parfois insuffisants pour suivre les progrès des sciences biologiques. L'accent est davantage mis sur la biosécurité que sur la sûreté biologique, tandis que la coordination entre les facteurs animaux, humains et environnementaux fait défaut. Les réglementations dans des domaines tels que les installations à haut niveau de confinement, la détection des agents, le transfert de matériel, la recherche duale à risque et la gestion des déchets sont inadéquates et l'inclusion des acteurs est limitée. Le manque de collaboration entre les secteurs de la santé animale et humaine dans le cadre de l'approche « One Health » reste un défi majeur.
Dans ce contexte, l'initiative des Centres d'excellence pour la réduction des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (NRBC) de l'Union européenne (UE) a lancé le projet 99 afin d'aider 11 pays de la région dans ces domaines.
BIOCAP-ECA : renforcer la coordination entre biosécurité et sûreté biologique
Axé sur la demande, le projet BIOCAP-ECA s'articule autour de six modules de travail complémentaires qui favorisent une approche collaborative, flexible et adaptée au pays. Inclusif et s'appuyant sur l'expertise locale, BIOCAP-ECA favorise la collaboration avec d'autres acteurs du domaine de la biosécurité et de la sûreté biologique afin d'améliorer l’impact et les résultats.
Les activités sont structurées de la façon suivante :
1. Établir des feuilles de route pour la biosécurité et la sûreté biologique : un inventaire des capacités dans les domaines de la santé humaine/animale et de l'environnement sera fait pour évaluer le niveau des pays en matière de biosécurité et de sûreté biologique.
2. Améliorer la législation sur la biosécurité et sûreté biologique : le respect des exigences et des réglementations internationales telles que la convention sur les armes biologiques, la résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations unies et les réglementations mondiales en matière de santé sera revu.
3. Réaliser une évaluation nationale des risques biologiques : les pays travailleront à l'identification et à l'évaluation des effets néfastes potentiels du matériel biologique sur la santé humaine et animale ou sur l'environnement en établissant une méthode d'évaluation des risques.
4. Instaurer un système de gestion des risques : les pays évalueront la conformité des laboratoires à la norme ISO 35001, mettront en œuvre ses principes, élaboreront des politiques et formeront et sensibiliseront leur personnel à la biosécurité et à la biosûreté et à la réduction des risques.
5. Élaborer un cadre pour la recherche duale à risque : les pays apprendront à contrôler les biomatériaux à double usage, les équipements et la sûreté/sécurité des transports. Ils établiront des procédures d'accès aux biomatériaux toxiques et de contrôle aux frontières.
6. Renforcer la gestion des déchets de laboratoire et de soins de santé : des systèmes d'amélioration de la gestion des déchets biologiques seront mis au point grâce à des méthodologies, des réglementations et des procédures opérationnelles normalisées. Un travail sera mené pour sensibiliser le personnel et le grand public à la gestion des déchets.
Des actions sur le cadre législatif, les méthodes d’évaluation et la réduction des risques
À l’issue du projet, les pays partenaires auront renforcé leur cadre législatif, en conformité avec les exigences et réglementations internationales. En outre, des méthodes d'évaluation des risques en matière de biosécurité et de sûreté biologique auront été élaborées et mises en pratique dans ces pays. Enfin, le projet permettra une réduction des risques :
• biologiques dans les laboratoires/installations, aux niveaux national et régional, par la mise en place d'un système de gestion des risques biologiques ;
• de prolifération, à travers la création d'un cadre pour la recherche duale à risque ;
• pour la santé publique, grâce à une meilleure gestion des déchets biologiques.
Quelques exemples d’activités régionales réalisées
Séminaire régional sur l’évaluation des risques. Octobre 2023 à Addis-Abeba
Des représentants des pays partenaires se sont réunis pour revoir ensemble la situation en matière de biosécurité et de sûreté biologique dans les pays partenaires. Les objectifs étant :
• de parvenir à un consensus sur les grandes lignes d'un outil national d'évaluation des risques pour la région ;
• d’appuyer l'élaboration d'une liste prioritaire de maladies et d'agents biologiques responsables et la cartographie préliminaire des installations qui manipulent du matériel biologique à haut risque ;
• d’évaluer les structures pour un partage sécurisé de l'information aux niveaux national et régional ;
• de découvrir d'autres initiatives connexes dans la région menée par des organisations internationales et régionales.
Séminaire régional sur l’évaluation des risques biologiques nationaux et la gestion des déchets. Juin 2024 à Nairobi
Des experts de 11 pays partenaires se sont réunis pour renforcer les capacités de leur pays à gérer et à faire face aux risques causés par les matériaux et les installations biologiques. Avec l’appui des experts européens du projet BIOCAP-ECA, les experts sont parvenus à développer un outil national d’évaluation des risques biologiques adapté à chaque pays partenaire. Le séminaire a également permis de découvrir les principes clés de la gestion des déchets biologiques et de se familiariser avec les normes internationales et les directives de l’ONU liées aux déchets biologiques.