Projet d’appui aux droits et à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes en Guinée
Objectif
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10 M€BUDGET
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17/02/2023DEBUT DU PROJET
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48 moisDUREE
Le système de santé guinéen en manque de ressources et confronté à des enjeux de genre
Le système de santé de la Guinée reste parmi les plus faibles au monde. Il se caractérise par une couverture sanitaire insuffisante, en raison du manque de personnel qualifié et de l’insuffisance du budget alloué par l'État à la santé (5 %, bien en deçà de l'engagement des 15 % de la convention d’Abuja). Cette insuffisance budgétaire, combinée à une inefficience des allocations, nuit aux formations sanitaires et à la qualité des soins.
La Guinée fait également face à des enjeux d’égalité de genre, avec un niveau « très élevé » de disparités selon le Social Institutional and Gender Index (SIGI) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En outre, le pays présente un taux très élevé de prévalence des mutilations génitales féminines : 95 % des femmes entre 15 et 49 ans sont excisées, ainsi que 39 % des filles de moins de 14 ans. Il s’agit du taux le plus élevé d’Afrique de l’Ouest selon l’UNICEF.
Une évolution lente de la situation en matière de santé sexuelle et reproductive et de genre
En Guinée, les avancées en matière de santé, notamment de santé sexuelle et reproductive, sont lentes. Le plan d’action national budgétisé de planification familiale (PANBPF) 2019-2023 indique qu'en 2017, plus de la moitié des établissements de santé en Guinée ne proposaient pas de services de planification familiale. À l'échelle nationale, 22 % des besoins en contraception ne sont toujours pas satisfaits. Les accouchements en établissements de santé ont augmenté de 43 % à 50 % entre 2012 et 2018, mais des disparités régionales subsistent, avec seulement 20 % des naissances en établissement à Boké contre 90 % à Conakry. À l'échelle nationale, seulement 55 % des naissances étaient assistées par du personnel formé en 2018.
En outre, le taux de femmes sans instruction (69 %) est particulièrement élevé, ce qui limite leur capacité à accéder et à comprendre les informations relatives à leur santé et à leurs droits sexuels et reproductifs, entravant ainsi l’expression d’un libre choix en matière de soins.
L’étude menée par la Cellule de recherche en santé de la reproduction en Guinée (CERREGUI) sur les violences en milieu médical documente également la forte prévalence des mauvais traitements perpétrés par les personnels de santé dans la prise en charge obstétricale. Ces mauvais traitements fragilisent la qualité des services de santé et affectent durablement la santé physique et psychique des patientes, ainsi que leur capacité à fréquenter à nouveau les structures de conseil et de soins.Un projet pour renforcer l’accès aux services de santé sexuels et reproductifs
Dans ce contexte, Expertise France a développé un programme complémentaire à la dynamique engagée par la Guinée au niveau institutionnel. Il vise à contribuer à l’autonomisation des femmes et des filles à travers une amélioration pérenne de leur connaissance des droits et de leur accès aux services de santé sexuels et reproductifs dans la région de Boké en Guinée. Plus spécifiquement, les actions mises en œuvre dans le cadre du projet permettront :
• de promouvoir la demande et d’améliorer les connaissances en matière de droits et santé sexuelle et reproductive et de planification familiale (DSSR/PF), en particulier des filles et jeunes femmes, via la mobilisation et la sensibilisation des communautés à travers une approche sensible au genre ;
• de renforcer l’offre de services de soins SSR/PF, y compris la prise en charge des violences basées sur le genre, en répondant aux besoins spécifiques des jeunes et adolescents, en particulier des filles et jeunes femmes, pour contribuer à la réduction des inégalités de genre ;
• d’améliorer la gouvernance et le cadre institutionnel en matière de DSSR, en accompagnant l’intégration des enjeux de genre au sein des politiques publiques en santé.