OPP-ERA – Améliorer le suivi des personnes vivant avec le VIH
Objectif
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14,7 M€BUDGET
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01/03/2013DEBUT DU PROJET
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70 moisDUREE
En favorisant l’utilisation de plateformes polyvalentes ouvertes (Open Polyvalent Platforms - OPP), le projet OPP-ERA vise à renforcer l’accès au test de charge virale des patients VIH+. Ces tests, qui permettent de mesurer la quantité de virus présente dans le sang, sont essentiels pour suivre l’efficacité des traitements sur les patients atteints par le VIH .
Le projet OPP-ERA s’inscrit dans le cadre de l’objectif « 90x90X90 » fixé par l’ONUSIDA : d'ici 2020, que 90% de toutes les personnes vivant avec le VIH puissent connaître leur statut sérologique, que 90% des personnes diagnostiquées séropositives aient initié un traitement contre le VIH et que 90% des personnes traitées aient une charge virale indétectable, preuve du maintien d’un traitement efficace.
En 2016, le projet a été prolongé pour 3 ans afin de développer à plus large échelle l'accès à ces tests et la polyvalence des plateformes.
Une technologie innovante et adaptée
Les plateformes OPP offrent des avantages significatifs en matière d’utilisation et en matière de coûts, ce qui en fait un outil adapté aux pays à ressources limitées.
Polyvalentes, elles utilisent un système ouvert innovant de techniques de biologie moléculaire qui permet de mesurer la charge virale du VIH, mais également de diagnostiquer d’autres pathologies infectieuses comme la tuberculose et les hépatites virales.
Les machines utilisées, simples à manipuler, adaptées aux petits laboratoires et limitant le volume de matières plastiques jetables à éliminer, peuvent être utilisées dans des centres de santé situés autant dans les capitales qu’en zones décentralisées.
Ouvrir le marché à la concurrence pour faire baisser le prix du test de charge virale
Par la promotion des plateformes OPP, le projet OPP-ERA a également pour objectif de stimuler la concurrence sur le marché du test de charge virale, visant à favoriser l’entrée de nouveaux fabricants et de technologies sur le marché et, in fine, à réduire le coût unitaire des tests.
Car, contrairement aux systèmes dits fermés, les plateformes ouvertes permettent la combinaison d’éléments venant de fournisseurs différents, ce qui rend possible la diversification de l’offre.
Chronologie du projet OPP-ERA
Phase 1 (mars 2013 – juillet 2016, 6,4 M$)
La phase 1 du projet a permis l’introduction du test de charge virale pour les patients VIH+, sur plateforme OPP, dans 7 laboratoires situés dans les 4 pays d’intervention. Plus de 220 cliniciens et techniciens de laboratoires ont été formés, respectivement aux conditions de prescription et à la réalisation du test de charge virale.
Plus de 70 000 charges virales ont été réalisées au total dans ces 4 pays en phase 1 et plus de 75% des patients avaient une charge virale indétectable.
Durant cette première phase, le projet a été mis en œuvre par un consortium composé d’Expertise France (chef de file et responsable de la mise en œuvre en Côte d’Ivoire et au Cameroun), de Solthis (Guinée), de Sidaction (Burundi) et de l’ANRS (direction scientifique et valorisation des résultats).
Phase 2 (août 2016-juillet 2019, 14,7 M$)
• Installer des équipements de plateformes polyvalentes ouvertes (OPP) dans 7 nouveaux laboratoires,
• Démontrer la polyvalence des plateformes,
• Favoriser l’entrée de nouveaux fournisseurs sur le marché.
Cette seconde phase est mise en œuvre par Solthis, chef de file et responsable de la mise en œuvre en Guinée ; Expertise France, responsable de la mise en œuvre en Côte d’Ivoire et au Cameroun ; Sidaction, responsable de la mise en œuvre au Burundi ; et l’ANRS, chargée de la direction scientifique et de la valorisation des résultats.
Les résultats du projet OPP-ERA
La mesure de la charge virale VIH est un outil de suivi clé pour les personnes vivant avec le VIH-sida. Un guide et une boîte à outils ont été produits afin de partager l’expérience issue de six années de mise en œuvre au Burundi, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et en Guinée.
Le Guide pour l’opérationnalisation de la charge virale présente 60 retours d’expérience du projet OPP-ERA assortis de recommandations et astuces de mise en œuvre, et fait le plaidoyer d’une approche systémique de la charge virale (intégrant la stratégie, le laboratoire, l’approvisionnement, la prise en charge des patients et l’économie) pour que l’accès pérenne à la charge virale et son utilisation effective deviennent une réalité pour le plus grand nombre de patients.
Télécharger le Guide pour l'opérationnalisation de la charge virale
La Boîte à outils charge virale VIH-1 rassemble 90 outils pratiques pour mise en œuvre de la charge virale, pour les laboratoires (mise en place, traitement des échantillons et analyse, biosécurité), pour l’approvisionnement (quantification, achats, transport, stockage et maintenance), pour la collecte des échantillons, la gestion des données, la prise en charge des patients et la stratégie nationale.
Consulter la boîte à outils : toolkit-chargevirale-oppera.solthis.org
En Guinée
En Guinée, le projet OPP-ERA a permis d'introduire, pour la première fois, un accès gratuit à la charge virale dans le système de santé public guinéen par l'installation de deux laboratoires de diagnostic moléculaire à l'Institut national de santé public (INSP) et à l'hôpital national de Donka à Conakry. Depuis 2014, le projet OPP-ERA a permis de réaliser plus de 26000 tests de charge virale et 77% de charge virale supprimée dans les sites appuyés en Guinée.
Découvrez le webdocumentaire sur OPP-ERA en Guinée :
webdoc-chargevirale.solthis.org
En Côte d'Ivoire
En Côte d'Ivoire, le projet OPP-ERA a contribué à élargir l’accès à des tests de charge virale VIH à un coût abordable. Se terminant après 6 années d’activité, il aura permis de réaliser des avancées significatives :
• sensibilisation des malades,
• dotation d’équipements nécessaires à la mesure de la charge virale de plusieurs laboratoires de référence,
• multiplication des sites de prise en charge des personnes vivant avec le VIH
• formation des professionnels de santé.
« Avant le projet OPP-ERA, la couverture en tests de mesure de la charge virale en Côte d’Ivoire était quasiment inexistante. Selon le plan stratégique national 2016-2020 du Programme Nationale de Lutte contre le SIDA, seulement 14% des personnes infectées par le VIH et sous traitement antirétroviral bénéficiaient d’un test de charge virale en 2014. Aujourd’hui, on estime que 66% des malades ont bénéficié de ce test », explique Jean Claude Agaman, coordinateur du projet OPP-ERA en Côte d’Ivoire.
Les activités mises en œuvre dans le cadre d’OPP-ERA seront poursuivies par les autorités ivoiriennes, partie prenante du projet depuis ses débuts.
En savoir plus : OPP-ERA en Côte d'Ivoire : de grandes avancées
Au Cameroun
Au Cameroun, le projet OPP-ERA a permis d’équiper quatre laboratoires et d’assurer la formation du personnel de ces laboratoires. Au total, plus de 16 techniciens et biologistes ont été formés, parmi lesquels 9 ont été habilités à la réalisation de la mesure de la charge virale sur plateforme polyvalente ouverte (OPP).
Les laboratoires soutenus par le projet ont réalisé 63 800 tests de charges virales sur les plateformes ouvertes entre 2014 et 2018. La couverture des besoins en mesure de charge virale VIH-1 est passée de 22 à 62 % entre 2016 et 2019.
Les activités mises en œuvre dans le cadre d’OPP-ERA seront poursuivies par les autorités camerounaises, parties prenantes du projet depuis ses débuts.
En savoir plus : Projet OPP-ERA : un meilleur accès à la mesure de la charge virale VIH au Cameroun